Le nombre d’accidents de la route en Arménie a continué de croître rapidement en 2019, faisant au moins 335 morts, selon les données de la police arménienne.
Celle-ci a enregistré un total de 4 715 accidents entre le 1er janvier et le 26 décembre, soit une augmentation d’environ 15 % par rapport à 2018.
Le nombre de victimes de la route a été légèrement plus élevé en 2018 : 343. Cependant, le nombre de personnes blessées dans des accidents a augmenté est passé de 5 950 à 6 678, selon les statistiques officielles.
Le nombre de morts sur les routes en 2018 a augmenté de 23 pour cent par rapport à 2017. La police a également signalé une augmentation de plus de 16 % du nombre total d’accidents de la route sur cette même période.
Sergey Ghahramanian, le co-fondateur de l’organisation non gouvernementale Driver’s Friend, a attribué ces statistiques à l’augmentation du nombre de voitures, à une police plus indulgente et à l’allègement des amendes de circulation que le gouvernement du Premier ministre Nikol Pashinian a mis en place après son entrée en fonction lors de la » Révolution de velours » de 2018.
« Le nombre de voitures a presque doublé au cours des trois dernières années », a-t-il déclaré lundi au service arménien de RFE/RL. « Cela a fortement augmenté la densité des voitures sur les routes. »
En outre, selon M. Ghahramanian, la conduite imprudente en Arménie est devenue plus répandue depuis la révolution menée par M. Pashinian.
« Dans le passé, certains types d’infractions au code de la route étaient généralement commis à 3 ou 4 heures du matin, mais après 2018, elles peuvent aussi l’être à 15 ou 16 heures « , a-t-il dit. « C’est à dire qu’avant les événements de 2018, les conducteurs étaient plus prudents.
Au cours de la révolution et immédiatement après celle-ci, Pashinian a fustigé à maintes reprises l’ancien gouvernement arménien pour avoir appliqué agressivement le code de la route en multipliant les amendes. Son gouvernement a amnistié des milliers de propriétaires de voitures qui avaient refusé de payer les amendes qui leur avaient été infligées au cours des mois et des années précédentes. Il a également réduit la plupart des sanctions légales pour les infractions au code de la route.
Face à la détérioration de la sécurité routière, le gouvernement a opté en 2019 pour un durcissement des règles de circulation. En vertu d’un projet de loi adopté par le Parlement en décembre, les automobilistes indisciplinés risquent désormais non seulement des amendes, mais aussi des déductions de points qui pourraient entraîner la suspension de leur permis de conduire, voire des poursuites judiciaires.
Ghahramanian a salué l’introduction ce « permis à points » qui débutera dès janvier. » Le fait qu’ils puissent perdre leur permis de conduire du seul fait de sa suspension ou de sa révocation devrait faire réfléchir les conducteurs « , a-t-il déclaré.
