Notre Mémoire Vive s’éteind

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Haïganouche Markarian, née Azarian le 24 Janvier 1902 à Kharpert (Arménie Occidentale), s’est éteinte le 13 mars dernier de mort naturelle à San Fransisco à l’âge de 106 ans. Elle était, pour la région, l’avant dernière survivante du Génocide des Arméniens.

Au mois d’octobre 2007, Lynn Woosley Représentante démocrate du 6 ème secteur de San Fransisco, avait présenté la photo de Haïganouche au Comité des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants, invitant les membres à voter la résolution H.Res.106 reconnaissant le Génocide des Arméniens.

Haiganouche Markarian vivait à Kharpert avec sa famille quand le gouvernement des Jeunes Turcs ordonna l’extermination des Arméniens. Voulant échapper à la conscription dans les Unités Spéciales ottomanes, Minas, son père, qui avait réussi dans les affaires, se cachait dans les résidences de certains de ses clients Kurdes, tandis que Karékine, frère aîné d’Haïganouche, habillé en fille réussira à traverser les secteurs dangereux pour trouver la liberté en Russie. Après s’être rendu en Suède, il gagnera les Etats-Unis.

Par bonheur, Madame Azarian mère et ses quatre filles réussirent à se maintenir sur place, évitant les massacres de masse jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. Minas quant à lui décédera quelques temps plus tard des suites de conditions de survie intenables durant lesquelles il avait dû se cacher longuement dans des puits.

En 1923 la famille se retrouve à Alep. Deux ans plus tard Haïganouche, 18 ans, épouse Markar Markarian. Elle en aura cinq enfants. En 1956 la famille Markarian s’établie au Liban, tandis que le fils aîné, Armen, émigre aux États Unis pour poursuivre ses études. Ce n’est qu’en 1969 que le reste de la famille le rejoint.

Membre actif de l’Armenian Relief Society (organisme venant en aide aux Arméniens dans le besoin) en Syrie et au Liban, Haïganouche a poursuivi sa noble mission jusqu’au jour de sa mort.

Ses obsèques ont eu lieu hier, 19 mars, en l’église apostolique Saint Grégoire à San Fransisco.

Zepure Medzbakian

L’année dernière, le 10 Avril 2007, c’est Zepure Medzbakian, née Veledian, originaire de Kerrassounde (Giresun) près de Trebizonde, également 106 ans, qui décédait à la Maison de retraite arménienne de Montmorency où elle résidait depuis 1988.

Dernier témoin français du Génocide, échappant miraculeusement au massacre, laissée pour morte dans un champs au milieu de centaines de cadavres, cette Grand-mère était la cousine de mon Grand Père Minas Chahriguian, lui-même neveu avec Armenak son frère, de celui qui sera poignardé sur les marches du Parlement de Constantinople le 24 avril 1915, évoqué par Krikor Beledian dans son ouvrage « 50 ans de la littérature arménienne en France ».

Ces successives et douloureuses disparitions des derniers témoins de la Catastrophe doivent absolument nous interpeller et nous rappeler à notre devoir essentiel au moment où la diaspora se déchire et tandis que les forces obscures se réjouissent de nos impensables et fraternelles divisions.

Jean Eckian

raffi
Author: raffi

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