Nouvelle défection dans les rangs de Im Kayl (Mon Pas)

Se Propager

L’accord de cessez-le-feu controversé signé avec le président azéri Ilham Aliev par le premier ministre arménien Nikol Pachinian sous l’égide du président russe Vladimir Poutine le 9 novembre dernier n’a certes pas provoqué la révolution souhaitée par l’opposition coalisée, qui réclame depuis le départ du dirigeant arménien, non plus qu’une débandade dans les rangs de son alliance Im Kayl (Mon pas), qui contrôle le Parlement arménien depuis décembre 2018, il n’en reste pas moins que le malaise est palpable au sein de l’alliance majoritaire, qui peine à se ressouder derrière un premier ministre en perte de popularité. Ainsi la députée âgée de 29 ans Anna Grigorian, qui avait remporté un siège resté vacant à l’Assemblée nationale il y a deux ans à la faveur des législatives anticipées de décembre 2018 et qui siègeait depûis sur les bancs de Im Kayl, dont elle a annoncé son départ. Elle avait remplacé à ce siège un député affilié au gouvernement qui avait lui même démissionné en décembre. “J’estime qu’un gouvernement vaincu dans une guerre [au Haut-Karabagh] doit inévitablement démisionner », a indiqué A. Grigorian devant les journalistes après avoir prêté serment de députée. A. Grigorian en a profité pour dénoncer la proposition de N. Pachinian d’organiser des législatives anticipées en vue de régler la crise politique grave dans laquelle se débat le pays depuis la capitulation. Se ralliant aux positions de l’opposition, y compris parlementaitre, elle a précisé que de telles élections ne pouvaient être organisées que par un nouveau gouvernement, intérimaire, commposé de “technocrates”. Toutefois, si elle a fait défection des rangs de Im Kayl, la députée ne s’est pas ralliée à Vasken Manoukian, la personnalité nommée par la coalition d’opposition « Salut national » pour diriger le gouvernement intérimaire chargé d’organiser un scrutin anticipé. “Je n’apporte mon soutien à aucune force politique à ce jour », a-t-elle souligné. Quatre autres députés ont quitté les bancs de Im Kayl depuis l’accord du 9 novembre. Ces démissions ne sont pas anodines, eu égard à l’immense enthousiasme qui avait marqué l’arrrivée au pouvoir de Pachinian en mai 2018 à la faveur de la Révolution de velours, mais elles ne sont pas de nature à fragiliser l’alliance Im Kayl, qui détient toujours une très confortable majorité au Parlement, avec 83 sièges sur les 132 que compte l’Assemblée nationale arménienne. Ces défections ont suscité des critiques amères des figures de proue de l’alliance Im Kayl, qui affichent une loyauté sans faille à Pachinian au Parlement. Le vice-président du Parlement Alen Simonian a ainsi mis en doute lundi 18 janvier la légitimité des députés ayant quitté les rangs de l’alliance majoritaire, en soulignant qu’ils ne devaient leurs sièges au Parlement qu’à la popularité du premier ministre… certes bien amoindrie aujourd’hui. “Il est très peu probable que de nombreuses, nombreuses personnes siègeraient sur les bancs de cette Assemblée nationale s’ils n’avaient soutenu Nikol Pachinian, le moteur principal [de la large victoire d’Im Kayl] des dernières élections”, a insisté A.Simonian. A. Grigorian a balayé ces critiques tout en reconnaissant la contribution personnelle de Pachinian à la victoire qu’elle a obtenue, comme d’autres députés, aux élections de décembre 2018. Mais elle a tenu à rappeler qu’elle ne portait pas l’étiquette de Pachinian quand elle a été élue députée « par plus de 5 500 voix, dont la grande majorité s’était portée sur son nom et celui des membres de la liste qu’elle conduisait ». A.Grigorian represente une circonscription dans la région méridionale du Siounik, que la guerre a plongée dans une incertitude délétère, notamment sur la question de ses frontières avec l’Azerbaïdjan. De nombreux habitants du Siounik ont exprimé leur colère après le retrait des troupes arméniennes des districts limitrophes au sud-ouest du Karabagh, qui ont été retournés à l’ Azerbaödjan selon les termes de l’accord de cessez-le-feu signé par N.Pachinian, qui laissait en suspens la question épineuse de la délimitation de la nouvelle frontière entre l’Arménie, plus précisément du Siounik, avec l’Azerbaïdjan. Les habitants du Siounik affirment qu’ils ne se sentent plus en sécurité dans leur région, aux portes de laquelle se masse l’armée azerbaïdjanaise. Les maires de la quasi-totalité des municipalités du Siounik ont publié des déclarations appelant à la démission de Pachinian. Certains d’entre eux, dont celui de la ville de Goris, aux portes du corridor de Latchine, seul axe désormais reliant l’Arménie au Karabagh, ont même organisé des manifestations, qui avaient contraint Pachinian à interrompre sa tournée dans le sud de l’Arménie, et de rebrousser chemin le 21 décembre dernier, faute de pouvoir entrer dans la province du Siounik, dont les accès avaient été bloqués par les manifestants.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut