La monnaie nationale arménienne, le dram, a connu une nouvelle hausse face au dollar américain mardi. Elle poursuit ainsi son appréciation, touchant durement les exportateurs locaux et les personnes dépendantes de versements liquides externes.
Le dollar était échangé autour de 400 drams ce mardi à Erevan, contre 415 drams la semaine dernière. Le dram a maintenant perdu 40% de sa valeur, comparé à décembre 2003. Il a également perdu 30% de sa valeur par rapport à l’euro.
La fluctuation du taux de change a des impacts négatifs sur les centaines de milliers d’Arméniens recevant des revenus de leurs proches vivant à l’étranger. Une femme qui a converti 100 USD en drams dans le centre d’Erevan affirme qu’elle va devoir demander avantage à son fils qui vit en Russie. « Avec l’augmentation des prix de la nourriture et de tout, je ne peux plus vivre avec 100 USD », explique-t-elle. Une autre personne raconte son cas : « Si j’avais un travail, je ne perdrait pas d’argent, mais je suis dépendant de ce que ma sur m’envoie. »
La Banque centrale d’Arménie (BCA) a annoncé que cette augmentation résulte d’une hausse du montant de cash envoyé par des Arméniens vivant en Russie, aux Etats-Unis et en Europe. La Banque a rejeté les allégations selon lesquelles les autorités arméniennes auraient « artificiellement » soutenu le dram. La Banque a également affirmé qu’une monnaie plus forte supprime l’inflation.
Cependant, de nombreux Arméniens ne sont pas convaincus par ses explications et pensent que le taux d’inflation est plus important que celui annoncé par les statistiques. « Les prix des biens en drams deviennent également plus chers », indique un jeune homme qui reçoit son salaire en dram. « Ils ont délibérément déprécié le dollar, affirme un autre homme. Pourquoi importer des biens plus chers ? »
Hrant Bagratian, un ancien Premier ministre, a affirmé qu’un dram plus fort pourrait avoir des conséquences « catastrophiques » pour l’économie arménienne. Il a déclaré que même s’il est juste que le dram a grimpé avec la hausse des versements, la BCA aurait du assouplir sa politique monétaire et augmenté la quantité de drams en circulation.
