Nouvelle vague d’arrestations en Arménie

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les arrestations consécutives aux rassemblements et marches de protestation de l´opposition ont repris de plus belle depuis une semaine, suscitant de nouveau des questions quant au respect des droits des citoyens et, plus loin, sur l´avenir des relations de l´arménie avec le conseil de l´europe.
le porte-parole du ministère de la justice, ara saghatelian, a déclaré mercredi qu´au cours des 7 jours précédents 132 personnes ont été condamnées à des peines administratives pour " infraction à l´ordre public ", dont 69 à des peines d´emprisonnement de 5 à 15 jours et 63 à des amendes de 500 à 1500 drams. doustrik mekhitarian qui s´occupe de la question de ces arrestations à l´état-major électoral de démirdjian a affirmé de son côté que les familles de plusieurs autres personnes demeurent sans nouvelles de leurs proches qui seraient arrêtées.
ces nouvelles arrestations et condamnations font suite aux rassemblements et marches des 17 et 21 mars dernier, auxquelles ont participé quelques dizaines de milliers de citoyens venus protester contre l´arrestation le 15 mars d´armen sarkissian inculpé d´avoir commandité l´assassinat de tigran naghdalian et pour dénoncer le résultat annoncé des élections présidentielles. le 25 mars, plus de mille femmes avaient sous la pluie battante participé à une marche vers le parquet général pour protester justement contre la poursuite des arrestations. quatre-vingt-douze des cent trente-deux arrestations de ces derniers jours ont eu lieu dans la nuit du 21-22 mars. la police a procédé également à une série d´interrogations de femmes ayant participé à ces manifestations féminines ou ayant apporté leur soutien à gretta sarkissian, mère d´armen, qui a pendant une semaine a tenu un sit-in de devant le siège présidentiel pour protester contre l´arrestation de son fils.
les arrestations avaient débuté après les rassemblements et les marches visant à dénoncer les fraudes électorales le lendemain du premier tour des élections présidentielles du 19 février. la plupart des personnes arrêtées avaient été relâchées avant la tenue du second tour des élections le 5 mars, suite à de vives protestations et réprimandes de la part du conseil de l´europe, de l´osce et d´organisations internationales des droits de l´homme. les arrestations ont cependant repris avec la poursuite des manifestations de l´opposition après le second tour.
mis à part une agression commise par un groupe de manifestants contre un bureau électoral de kotcharian dans la capitale lors de la première marche, le 20 février, toutes les actions de protestation se sont déroulés sans incidents. les autorités justifient cette répression par des actes de " hooliganisme " pendant la marche, ainsi que par les absences d´autorisation officielle de ces manifestations. d´après le code criminel arménien datant de l´époque soviétique et toujours en vigueur, ces " délits administratifs " sont passibles d´amendes ou d´emprisonnement de 15 jours au maximum. les verdicts sont rendus par des tribunaux siégeant à la hâte et en l´absence d´avocats de la défense.
ces faits ont été critiqués à plusieurs reprises par les instances européennes telles que le conseil de l´europe et des organisations internationales des droits de l´homme (human rights watch). dans une résolution spéciale relative à l´application par l´arménie de ses obligations prises envers le conseil de l´europe (ce), l´assemblée parlementaire de cette organisation (apce) avait demandé à erevan en septembre dernier de changer les dispositions susmentionnées du code et de s´abstenir de les appliquer entre temps. le ministère de la justice a rejeté dans une déclaration officielle la demande de l´apce en faisant valoir que l´arménie n´avait pas souscrit à une telle obligation en entrant au ce, et que seul le comité des ministres de cette organisation pouvait présenter une telle demande au pays, et non l´assemblée parlementaire, qui est essentiellement un organe consultatif. la représentante du conseil de l´europe en arménie, natalia vutova a rejeté le 25 mars l´argumentation présentée la veille par le ministère de la justice. elle a notamment insisté sur l´obligation de l´arménie de respecter la recommandation de septembre de l´apce. vutova a aussi déclaré que l´apce examinera au cours de sa session d´été en juin la conformité de l´arménie aux standards européens.
de son côté, hovhannès asryan, président de la commission des droits de l´homme d´arménie, dont les membres sont désignés par le président de la république, a estimé dans une interview parue dans le numéro de jeudi du quotidien hayots achkharh que les arrestations et condamnations ne constituaient pas une atteinte aux droits de l´homme. nam, bureau d´erevan

raffi
Author: raffi

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