Des documents qui ont fui révèlent les détails de l’attaque contre l’ambassade d’Azerbaïdjan en Iran
Un groupe de pirates informatiques affilié à l’organisation Mujahideen Khalq (MX) de l’opposition en exil, appelé « Rébellion jusqu’au renversement », a déclaré avoir publié des documents confidentiels relatifs au gouvernement iranien. Ces documents sont liés à l’attaque de l’ambassade d’Azerbaïdjan à Téhéran au début de l’année.
Certains des documents divulgués contiennent des détails jusqu’alors inconnus sur l’attaque de l’ambassade, l’identité de l’attaquant et ses liens idéologiques avec les Tchétchènes et sa famille. Les documents divulgués indiquent également que les policiers qui gardaient l’ambassade ont quitté leur poste immédiatement après l’attaque. Les documents précisent qu’il a fallu 20 minutes aux forces de l’ordre pour arriver sur les lieux.
De même, on apprend que cet attentat a non seulement fermé une fenêtre quant à la normalisation des relations entre les deux pays, mais qu’il a également ouvert la voie à de nouvelles escalades. Certains documents indiquent qu’il est nécessaire de réévaluer les relations avec l’Azerbaïdjan. Il est également à noter que certains informations ont été envoyées à plusieurs hauts fonctionnaires iraniens, dont le ministre des Affaires étrangères. Si on peut lire des recommandations stratégiques sur certains documents d’autres suggèrent de creuser un fossé entre la société azerbaïdjanaise et son gouvernement et s’interrogent sur l’impact de la Russie et d’Israël sur l’Azerbaïdjan.
Le 3 juin, le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a demandé à ses citoyens de ne pas se rendre en Iran, il a aussi que les citoyens azerbaïdjanais se trouvant actuellement en Iran sont tenus de ne pas respecter les règles de sûreté et de sécurité. L’avis précise que les citoyens azerbaïdjanais en Iran peuvent contacter le consulat général d’Azerbaïdjan à Tabriz pour les demandes consulaires et autres.
Le 20 février dernier, on a appris que Farid Safarli, un citoyen azerbaïdjanais sur lequel on ne dispose d’aucune information, avait été arrêté pour espionnage dans ce pays le 1er juin, après avoir quitté l’Allemagne pour l’Iran.
Le 2 juin, le centre culturel iranien de Bakou a été fermé. « Après l’expulsion du directeur du centre culturel iranien de Bakou, la fermeture de ce centre est une excuse du gouvernement azerbaïdjanais concernant les récents désaccords entre les deux pays », a ajouté une source anonyme.
« L’Iran a toujours eu de bonnes intentions dans ses relations avec ses voisins et a toujours voulu résoudre les problèmes entre les deux pays par le dialogue, en évitant les actions irrationnelles, émotionnelles et qui augmentent les tensions. L’Iran possède de nombreux biens à Bakou, et les dernières actions sont une excuse unilatérale et hâtive de la partie azerbaïdjanaise concernant les biens appartenant au gouvernement iranien, ce qui, bien sûr, peut être résolu par le dialogue », a déclaré la source.
Comme Caucasus Watch l’a précédemment rapporté, le 26 mai, la Banque centrale d’Azerbaïdjan (CBA) a restreint les activités de la succursale de Bakou de la Banque nationale d’Iran (Bank Melli Iran-Baku).
