Nouvelles frappes sur la capitale du Karabakh, l’Arménie prête pour une médiation

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Stepanakert 2020 (AFP) – Les combats entre Arméniens
et Azerbaïdjanais pour le Nagorny Karabakh faisaient toujours rage vendredi,
de nouvelles frappes azerbaïdjanaises ayant touché la principale ville de la
région indépendantiste et Bakou répétant sa détermination, même si Erevan a
entrouvert la porte d’une médiation.
Parallèlement, la France a accusé la Turquie d’envenimer la situation en
envoyant, selon elle, des « jihadistes » de Syrie combattre avec les
Azerbaïdjanais. Des accusations démenties par Ankara et Bakou.
Mais selon les décomptes de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH), au moins 28 combattants pro-Ankara sur 850 envoyés prêter main forte
aux troupes azerbaïdjanaises ont péri depuis le début des hostilités.
Vladimir Poutine, sans accuser directement la Turquie, a exprimé pour la
première fois sa « profonde préoccupation » quant à leur présence supposée au
Karabakh, lors d’un entretien avec le Premier ministre arménien Nikol
Pachinian.
Témoignant de la recrudescence des combats, Stepanakert, 50.000 habitants
environ, a été de nouveau touchée par des frappes dans la soirée, forçant les
habitants à se réfugier dans les caves ou des abris, selon un correspondant de
l’AFP.
Ces bombardements ont fait « beaucoup » de blessés selon un haut-représentant
du Nagorny Karabakh, Artak Beglarian, ajoutant que des quartiers résidentiels
ont été touchés.
Dans un communiqué, la diplomatie arménienne a amorcé une timide ouverture,
se disant prête à « s’engager » avec les trois pays chargés de la médiation,
France, Etats-Unis et Russie, pour « rétablir un cessez-le-feu ».
Mais au sixième jour d’hostilités, les hostilités n’ont qu’une issue selon
Bakou: le retrait arménien du Nagorny Karabakh, région azerbaïdjanaise
majoritairement peuplée d’Arméniens et qui a fait sécession à la chute de
l’URSS.
« Si l’Arménie veut voir la fin de cette escalade, (…) l’Arménie doit
mettre fin à l’occupation », a déclaré à la presse Hikmet Hajiyev, conseiller
de la présidence azerbaïdjanaise.

– Pas de peur –

« Il n’y a pas de peur, mais de la fierté (…) Des négociations, c’est de
la foutaise, il faut une capitulation » affirme Arkadi, 66 ans, un habitant de
Stepanakert.
Dans le district de Fizouli, côté azerbaïdjanais, les enfants ont été
évacués des localités proches du front, selon un photographe de l’AFP, et
beaucoup d’hommes sont volontaires pour combattre.
« Nous n’avons pas peur, on n’a pas beaucoup de blessés », soutient Anvar
Aliev, 55 ans, un chauffeur de taxi appelant à « reprendre nos terres ».
Les deux camps ont dénoncé des bombardements ayant touché des zones
civiles. Les indépendantistes ont aussi accusé l’Azerbaïdjan d’avoir détruit un
pont reliant l’Arménie au Karabakh.
Le Comité international de la Croix Rouge s’est inquiété dans un communiqué
du sort des civils, « pris entre deux feux », relevant que de nombreuses
familles, « incluant des bébés et des jeunes enfants, passent des jours et des
nuits à s’abriter dans les sous-sols non chauffés ».
Il évoque aussi « des centaines de maisons et des infrastructures civiles
comme les écoles et les hôpitaux détruits par l’artillerie lourde ».
Vendredi, la porte-parole de la diplomatie arménienne a de nouveau affirmé
que « l’armée turque combat aux côtés de celle de l’Azerbaïdjan », ce que
rejettent les intéressés.
Une intervention directe turque constituerait un tournant majeur et une
internationalisation de ce conflit dans une région où de multiples puissances
sont en concurrence: Russie, Turquie, Iran, pays occidentaux…
Les deux camps ont largement ignoré les multiples appels de la communauté
internationale à faire taire les armes, tel celui vendredi du secrétaire
général de l’ONU, Antonio Guterres, réclamant « une fin immédiate des
hostilités ».
La Russie, la puissance régionale, entretient des relations cordiales avec
les belligérants, deux anciennes républiques soviétiques, mais elle est plus
proche de l’Arménie qui appartient à une alliance militaire dominée par Moscou.
Le Kremlin a aussi des relations compliquées mais pragmatiques avec M.
Erdogan. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s’est entretenu dans
la soirée avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, les deux hommes
disant leur « préoccupation » concernant l’arrivée de combattants venus de Syrie
ou de Libye.

– Revendications contradictoires –

Le Nagorny Karabakh a fait sécession de l’Azerbaïdjan, entraînant une
guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts. Le front est
quasi-gelé depuis, malgré des heurts réguliers, jamais aucun traité de paix
n’ayant été signé.
Militairement, aucun des deux camps ne semble avoir pris l’avantage sur
l’autre, chacun revendiquant des succès démentis par l’autre et affirmant
quotidiennement avoir tué des centaines de soldats adverses.
Vendredi, Erevan a assuré que l’armée azerbaïdjanaise « a échoué à percer
les défenses arméniennes », tandis que Bakou disait avoir pris des positions
dans le nord et forcé les Arméniens à la retraite dans le sud.
Selon les bilans très partiels communiqués depuis dimanche, 190 personnes
sont mortes: 158 soldats indépendantistes, 13 civils arméniens, et 19 civils
azerbaïdjanais. Bakou ne communique pas ses pertes militaires.
Mais le bilan pourrait être bien plus lourd, l’Arménie affirmant que 2.650
soldats azerbaïdjanais sont morts, quand Bakou dit avoir tué 2.300 militaires
adverses.

La rédaction
Author: La rédaction

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