: alors que le regain de tension entre tbilissi et moscou, qui avait connu un pic à la fin du mois de juillet, semblait être en voie d´apaisement, c´est sur le front abkhaze que la géorgie a de nouveau du fil à retordre. le ministre géorgien avtandil djorbenadze a dû résilier in extremis une réunion prévue avec le premier ministre abkhaze anri djergenia le 13 juin en abkhazie méridionale. cette annulation résulterait de l´éclatement de nouveaux affrontements entre gardes-frontières géorgiens opérant dans la gorge de kodori et des troupes abkhazes qui seraient entrées illégalement dans cette zone. la veille, le gouverneur géorgien de cette région, emzar kvitsiani avait lancé un ultimatum à l´abkhazie pour qu´elle retire ses soldats. de son côté, le vice-président abkhaze valeri arshba niait toute incursion des forces indépendantistes dans la zone des gorges. quant aux russes, ils ont par la bouche du général alexandre yevteev (commandant des forces d´interposition déployées sous l´égide de la cei dans le cadre du conflit abkhaze), nié toute implication dans cette affaire. ces événements interviennent alors que les contradictions récurrentes entre tbilissi et moscou ont été ravivées durant l´été avec la question des gorges de pankisi en géorgie qui serviraient de base arrière à la guérilla tchétchène. le 30 juillet tbilissi avait directement accusé moscou d´avoir bombardé le nord-est de son territoire, notamment les fameuses gorges de pankissi, pour mettre un terme aux combats opposant les forces russes aux rebelles tchétchènes, massé à la frontière géorgeo-tchétchène. des combats particulièrement violent ont éclaté, faisant plusieurs dizaines de morts de part et d´autres. outre cette question, le contentieux russo-géorgien repose également sur l´échec des négociations bilatérales à propos de l´avenir des bases militaires russes en géorgie. moscou avait récemment proposé de maintenir deux de ses quatre bases en géorgie pour une période de onze ans, provoquant la colère de tbilissi, ferme sur sa position initiale de trois ans. l´arrivée en géorgie, en mai dernier, de militaires américains pour former des cadres de l´armée nationale à la " lutte contre le terrorisme " a, dans ce contexte, jeté de l´huile sur le feu. l´état-major russe est en effet réputé moins souple que la direction politique du pays, à l´égard des interventions américaines dans l´ancienne zone soviétique.
