Nouvelles violations du cessez-le-feu par les Azéris

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Le ministère arménien de la défense a fait savoir mercredi que les forces azéries avaient une nouvelle fois violé le cessez-le-feu en vigueur depuis douze ans entre les Arméniens et les Azéris, trois soldats arméniens ayant été gravement blessés du fait de ces violations. L’un des soldats arméniens aurait été blessé par des tirs provenant de positions azéries au Nakhitchevan, en contact avec les postes militaires arméniens de la province du Siounik, au sud-est de l’Arménie. Les deux autres soldats arméniens avaient été blessés par des balles d’armes automatiques et hospitalisés tard dans la journée de mardi dans la région d’Ijevan, au nord-est de l’Arménie. Le ministère arménien de la défense se félicite de ce que dans les deux incidents, les forces arméniennes aient su garder leur calme et n’aient pas riposté aux tirs azéris. Le ministère arménien affirme que pour leur part, les forces arméniennes se font fort de ne pas violer le cessez-le-feu, ce qui retire tout fondement de vérité aux allégations de la presse de Bakou selon lesquelles les Arméniens seraient responsables des violations du cessez-le-feu. Depuis février, les incidents se multiplient sur la ligne de front à l’est du Karabagh ainsi que dans les confins arméno-azéris limitrophes de la Géorgie. Cette recrudescence d’incidents de frontières coïncide avec l’échec du sommet de Rambouillet, les 10 et 11 février derniers, entre les présidents Aliev et Kotcharian.
Les médiateurs internationaux du groupe de Minsk de l’OSCE, qui s’apprêtent à effectuer une nouvelle tournée dans la zone du conflit, ont appelé Bakou à écarter l’option militaire, ce que ne devaient d’ailleurs pas manquer de rappeler les responsables américains au président Aliev, qui entamait le 26 avril sa visite officielle à Washington. S’exprimant devant le Conseil sur les relations internationales de Washington, le président Aliev n’a toutefois pas renoncé à user de la menace à l’encontre des Arméniens, dont il a appelé les dirigeants à se « comporter en hommes d’Etat », c’est-à-dire à envisager « ce qui pourrait se passer dans 10 ans si le conflit n’est pas réglé ». « La patience du peuple azerbaïdjanais a des limites », a-t-il déclaré, en appelant l’Arménie à « rendre pacifiquement les territoires qui nous appartiennent ». Avant d’être reçu par le président Bush à la Maison Blanche vendredi 28 avril, M. Aliev n’a pas manqué de rappeler les atouts stratégiques de son pays dont les ressources pétrolières suscitent la convoitise des Etats-Unis et tendent à en modérer les critiques concernant les violations des droits de l’homme par le pouvoir en place à Bakou. Alors que sa rencontre avec Bush coïncide avec l’ultimatum fixé par la communauté internationale à l’Iran pour qu’il renonce à son programme nucléaire, Aliev a clairement fait comprendre que son pays ne prêterait pas son territoire à une éventuelle opération militaire, envisagée par Washington, contre l’Iran, estimant que la participation des forces azéries aux opérations de maintien de la paix en Irak, en Afghanistan ou encore au Kosovo, constituent un gage suffisant de la contribution de l’Azerbaïdjan à la « guerre contre le terrorisme » dirigée par les Etats-Unis dans le monde. Tout en entretenant des relations de voisinage ambiguës avec l’Iran, l’Azerbaïdjan, majoritairement chiite lui aussi, ne veut pas se mettre à dos les autorités de Téhéran, dont l’Arménie chrétienne reste le principal allié au sud du Caucase. Face aux Etats-Unis, M. Aliev peut il est vrai utiliser la carte du pétrole, d’autant que l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, qui devrait déverser l’or noir de la Caspienne sur les marchés occidentaux, en évitant les Détroits et le réseau russe, contribuant ainsi à réduire leur dépendance énergétique par rapport à la Russie. Il s’est permis de balayer d’un revers de la main les critiques américaines portant sur le non respect des règles démocratiques à Bakou, notamment lors des élections législatives de novembre 2005, dont il a rappelé qu’elles n’avaient donné lieu à aucune « révolution de couleur », comme ce fut le cas en Ukraine et en Géorgie. Et pour cause, puisque selon lui, « en Azerbaïdjan, le peuple n’est pas mécontent du gouvernement », qui lui assure la « prospérité économique », même s’il voit davantage la couleur du bâton que de la carotte…

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Author: raffi

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