Alors que le processus de négociations en vue d’un règlement du conflit du Haut Karabagh est au point mort, les signes d’une tension accrue se manifestent de part et d’autre de la ligne de front arméno-azérie. Le 4 mars, un soldat arménien aurait succombé à ses blessures, peu après avoir été touché à la tête par une balle tirée depuis les lignes azéries, selon un communiqué publié par le colonel Seyran Shahsuvarian, du ministère arménien de la défense. D’après ce communiqué, des coups de feu auraient été tiré sur des postes militaires arméniens dans la région de Megrab et les violations de la trêve en vigueur depuis douze ans se seraient répétées durant tout le week end, du nord au sud de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, en direction de Vaïk puis d’Idjévan, où elles n’auraient pas fait de victimes chez les Arméniens, qui n’auraient d’ailleurs pas riposté. Ces incidents interviennent peu après la visite très médiatisée du président azerbaïdjanais Ilham Aliev dans les zones limitrophes de la ligne de front autour du Haut Karabagh, où il s’était adressé aux soldats azéris en évoquant l’éventualité d’une option militaire pour régler le conflit avec l’Arménie. Lundi pourtant, le ministère azerbaïdjanais de la défense a démenti les informations selon lesquelles ses troupes auraient une fois encore violé le fragile cessez-le-feu conclu en mai 1994 entre les forces arméniennes et azéries sous l’égide de la Russie. Ilgar Verdyiev, du ministère azéri de la défense, a indiqué que l’Azerbaïdjan « respectait scrupuleusement le régime de cessez-le-feu », et n’ouvrait le feu que pour riposter « aux tirs de provocation en provenance des lignes arméniennes ». Il a inscrit les informations diffusées par le ministère arménien dans le cadre de la « propagande arménienne » visant à présenter l’Azerbaïdjan comme un pays incapable de tenir ses engagements en vue du maintien de la paix.
Ce regain de tension intervient alors que l’on annonce une nouvelle tournée de la troïka de l’Union européenne dans les pays du Sud Caucase du 19 au 21 avril prochains. Selon l’ambassade d’Azerbaïdjan à Bruxelles, la délégation devrait comprendre les représentants de l’Autriche, qui assume pour six mois la présidence tournante de l’UE depuis le 1er janvier, de la Commission européenne et peut-être le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Javier Solana, que l’ambassadeur azéri en Belgique, Arif Mamedov, a qualifié d’ « ami de l’Azerbaïdjan ».
