Les Etats-Unis ont déploré vendredi l’annulation de la mission d’observation des élections russes de l’OSCE, qualifiant d' »extrêmement regrettables » les obstacles érigés par Moscou à l’encontre des observateurs internationaux avant les prochaines législatives.
« Il est extrêmement regrettable que le gouvernement russe ait décidé d’imposer tous ces obstacles à l’OSCE pour l’envoi d’une mission d’observateurs lors des prochaines élections », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack.
« Je ne pense pas qu’il y ait eu dans le passé un exemple de pays membre (de l’OSCE) imposant autant d’obstacles à une mission d’observateurs », a-t-il ajouté, citant les tracasseries administratives imposées « délibérément » par Moscou lors de l’attribution des visas aux observateurs de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe.
Principale autorité de surveillance des élections en Europe, l’OSCE a annulé vendredi sa mission d’observation des législatives de décembre en Russie, dénonçant un manque de coopération des autorités russes.
Cette organisation, née à la fin de la guerre froide pour associer à l’Occident les anciens pays du bloc soviétique, fait obligation à ses 56 membres, dont la Russie, d’accueillir des observateurs pour les élections.
L’annulation d’une opération de surveillance n’a qu’un seul précédent, en 1996, lorsque l’Albanie était en plein chaos politique.
Autre signe de durcissement entre une Russie plus sûre d’elle-même, après huit années sous la houlette de Vladimir Poutine, et les pays occidentaux qui réclament de Moscou plus de démocratie et de coopération, le Parlement russe a donné son feu vert vendredi à la suspension de la participation de la Russie au Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE).
Le porte-parole américain a regretté cette décision, reconnaissant néanmoins les « inquiétudes » de la Russie au sujet de l’application de ce traité sur le plafonnement des effectifs et des équipements des armées classiques.
« Nous pensons que c’est une décision regrettable , mais nous continuons à travailler avec les Russes (…) pour tenter de répondre à certaines de leurs inquiétudes sur la mise en oeuvre du traité FCE, sans changer le coeur du traité », a-t-il déclaré.
« Ils ont certaines inquiétudes profondément ancrées sur l’application du traité », a-t-il ajouté.
Le traité FCE a été « adapté » en 1999 pour tenir compte de la disparition du bloc soviétique au sein duquel le Pacte de Varsovie liait la défense de l’URSS à celle des pays socialistes d’Europe de l’Est.
Mais les pays de l’Otan n’ont pas ratifié cette version révisée, en raison du maintien de troupes russes dans des régions séparatistes pro-russes de Géorgie et de Moldavie, deux ex-républiques soviétiques.
La Russie, qui tient à cet accord révisé, lie son application du traité FCE à cette ratification. Elle se dit aussi menacée par le projet des Etats-Unis d’installer des éléments de leur bouclier antimissiles en Pologne et en République tchèque.
