Le Premier ministre Nikol Pachinian a affirmé hier que la politique étrangère de l’Arménie avait subi des changements importants depuis sa prise de pouvoir il y a plus d’un an.
«J’ai répété à maintes reprises pendant et après la révolution de velours de 2018 qu’il n’y aurait pas de revirement dans la politique étrangère de l’Arménie et dans les faits il n’y a eu aucun revirement… Mais cela ne veut pas dire non plus que rien n’a changé dans la politique étrangère de l’Arménie. En fait, la politique étrangère de l’Arménie a beaucoup changé », a expliqué M. Pachinian face aux ambassadeurs arméniens à l’étranger et à d’autres hauts diplomates lors d’une réunion annuelle à Erevan.
« Le plus important de ces changements est que notre politique traditionnelle d’équilibre a été remplacée par une politique qui a sa propre position claire et sa défense constante, a-t-il précisé dans un discours. Bien entendu, cela ne signifie pas que notre gouvernement a renoncé à l’équilibre et à la flexibilité. C’est impossible et ce ne serait pas prudent. »
« Mais équilibrer sans avoir une position claire qui corresponde aux intérêts nationaux de notre pays, c’est mettre l’Arménie dans une situation de glissement qui peut aboutir à un déluge », a-t-il prévenu.
Pachinian n’a pas précisé la « position » ou les formes concrètes prises par sa politique étrangère.
Pachinian avait vivement critiqué certains des choix de politique étrangère d’Erevan alors qu’il était opposé à l’ancien gouvernement arménien. Il avait notamment dénoncé sa décision d’adhérer à l’Union économique eurasiatique (UEE) et a accusé la Russie de porter atteinte à la sécurité nationale de l’Arménie.
Pachinian a toutefois exclu le retrait de l’Arménie de l’UEE et d’un autre bloc dirigé par la Russie, l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), alors qu’il accédait au pouvoir à la faveur de la révolution de velours d’avril-mai 2018. Lors d’une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine en juin 2018, il a affirmé que les relations russo-arméniennes deviendraient encore « plus spéciales » lorsqu’il serait au pouvoir.
Lors de la réunion d’hier, le ministre des Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian, a souligné : « L’Arménie n’a pas pris de mesures de politique étrangère pour changer l’équilibre des forces mondiales et a commencé à baser ses relations avec tous les acteurs [étrangers] sur le principe de souveraineté ».