Le Premier ministre Nikol Pachinyan et Mme Anna Hakobyan ont assisté à la cérémonie dédiée au 30ème anniversaire de l’adhésion de l’Arménie aux Nations Unies et au Service diplomatique de la République d’Arménie au Théâtre académique national d’opéra et de ballet après Alexander Spendiaryan.
Alen Simonyan, Président de la République par intérim, Hakob Arshakyan, Président de l’Assemblée nationale par intérim, Arayik Harutyunyan, Chef de cabinet du Premier ministre, Ararat Mirzoyan, Ministre des Affaires étrangères, Suren Papikyan, Ministre de la Défense, des représentants de l’administration publique, du Parlement et des missions diplomatiques accréditées en Arménie étaient présents à l’événement.
A cette occasion, il a fait un long discours dont voici des extraits :
» Aujourd’hui est un jour très important pour notre État. Il y a 30 ans, le 2 mars, le drapeau arménien flottait devant le siège des Nations unies, annonçant le retour de l’Arménie dans la famille des États libres, indépendants et souverains.
Ce même jour, le 2 mars, est célébré en Arménie comme la Journée du diplomate et aujourd’hui, nous célébrons le 30e anniversaire du service diplomatique de l’Arménie indépendante, à l’occasion duquel je souhaite féliciter tous les agents du service diplomatique et remercier tous les diplomates qui, durant cette période, ont fait des efforts pour la sécurité et le bien-être de l’Arménie.
Le parcours du service diplomatique au cours de ces décennies n’a pas été sans heurts pour de nombreuses raisons. L’Arménie est située dans une région très complexe, où les intérêts géopolitiques s’affrontent souvent, plaçant notre pays à l’épicentre des contradictions et des intérêts contradictoires. À cet égard, la tâche principale du service diplomatique arménien est de rendre l’Arménie et ses modes de communication de plus en plus compréhensibles au monde, et de rendre le monde et les modes de communication du monde de plus en plus compréhensibles à l’Arménie.
Et comme le monde n’est pas homogène, la solution à ce problème extrêmement complexe devient encore plus difficile (…)
L’Arménie doit être plus compréhensible pour le monde, et le monde doit être plus compréhensible pour l’Arménie, et ceci a un but très pratique – multiplier, améliorer les opportunités de développement normal, assurer la sécurité de l’Arménie et de l’Artsakh.
Le gouvernement est guidé par la logique selon laquelle la garantie la plus efficace de la sécurité est la paix. C’est la raison pour laquelle l’ouverture d’une ère de développement pacifique pour notre pays et notre région a été adoptée comme stratégie d’Etat. L’objectif le plus important de cette stratégie est de créer un environnement régional et international convivial autour de l’Arménie.
Le plan d’action 2021-2026 du gouvernement met un accent particulier sur notre politique étrangère régionale ; c’est une circonstance que je voudrais spécialement souligner.
Aujourd’hui, nous travaillons activement dans cette direction. Une nouvelle dynamique est apparue dans les relations entre l’Arménie et la Géorgie, nous devons la développer. Il existe un dialogue actif avec la République islamique d’Iran, que nous devrions être en mesure de concrétiser par des résultats concrets.
Les pourparlers entre l’Arménie et la Turquie ont commencé au niveau des représentants spéciaux, les questions de l’ouverture des communications régionales, de la délimitation et de la démarcation de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, du lancement des négociations sur un traité de paix avec l’Azerbaïdjan sont à l’ordre du jour.
Dans ce contexte, la question la plus importante et prioritaire pour nous reste le règlement du conflit du Haut-Karabakh. Nous avons dit à maintes reprises que nous envisageons le règlement de la question sur la base des principes et des éléments mis en avant par les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. La pleine protection des droits des Arméniens de l’Artsakh est l’une des questions clés de notre programme de politique étrangère.
L’Arménie entretient actuellement un dialogue actif avec les pays coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE sur cette question et sur de nombreux autres points de ce programme de politique étrangère.
La Russie reste notre partenaire et allié stratégique, avec lequel les relations sont à un niveau élevé, connaissant un développement normal, qui est renforcé par notre participation conjointe à l’UEE, l’OTSC et la CEI.
Nous avons entamé un dialogue stratégique avec les États-Unis et nous sommes convaincus qu’il se poursuivra normalement.
L’Arménie continue d’avoir des relations uniques avec la France ; notre tâche est d’enrichir ces relations par des programmes économiques.
Chers participants, je voudrais mentionner la démocratie comme facteur de politique étrangère. Aujourd’hui, notre pays est considéré à juste titre comme un membre de la famille démocratique, l’une des tâches de notre service diplomatique est de matérialiser cette perception dans la sphère de la politique étrangère, de l’utiliser au profit de la sécurité, du développement et du bien-être de notre peuple.
Je voudrais noter le rôle de l’Union européenne dans le soutien des réformes démocratiques en Arménie, et nous devrions travailler à développer davantage la dynamique qui a émergé dans nos relations. De nombreux pays de l’Union européenne et du monde entier, comme le Canada et le Japon, manifestent de plus en plus leur volonté de soutenir notre démocratie ; nous devons être en mesure d’exploiter ce potentiel. De nouvelles possibilités de développer les relations avec la plus grande démocratie du monde, l’Inde, se dessinent et nous devons nous efforcer d’être à la hauteur des attentes. (…)
Notre objectif est de construire un État moderne centré sur l’individu, fondé sur les principes de la démocratie, de l’État de droit, de l’égalité, de la protection des droits de l’homme et de la bonne gouvernance. L’article 13 de la Constitution de la République d’Arménie stipule : La politique étrangère de la République d’Arménie est mise en œuvre sur la base du droit international afin d’établir des relations de bon voisinage et mutuellement bénéfiques avec tous les États.
Et c’est justement cette disposition de la Constitution qui devrait nous pousser à mener une politique active, dont l’objectif, outre ce qui précède, devrait également être la croissance des liens économiques et du commerce extérieur de l’Arménie. Et la technologie moderne nous permet de surmonter la distance, d’avoir des relations politiques et économiques plus étroites avec les pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est, d’enrichir les liens politiques traditionnels par des liens économiques avec les pays d’Amérique latine traditionnellement amis. En 2019, je me suis rendu en Chine, au Vietnam et à Singapour. Le processus interrompu par le coronavirus doit être intensifié. (…)
Au cours de cet événement consacré à la diplomatie et aux relations étrangères, je ne peux m’empêcher de parler des événements qui se déroulent en Ukraine. Nous sommes profondément attristés par les actions en cours, dont il est désormais clair qu’elles auront des répercussions mondiales.
Notre espoir est que les pourparlers russo-ukrainiens prévus aient lieu, qu’ils aient des résultats, que la diplomatie puisse faire taire l’artillerie. «
