Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a discuté de la situation dans le Haut-Karabakh lors d’un appel téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, comme l’a rapporté son bureau mercredi 26 avril.
Cet appel téléphonique a eu lieu trois jours après que l’Azerbaïdjan a installé un point de contrôle à l’entrée du corridor de Latchine, la seule route reliant l’Arménie au Haut-Karabakh, renforçant ainsi le blocus autour de la région majoritairement peuplée d’Arméniens où la Russie a déployé ses soldats de la paix après avoir négocié un cessez-le-feu dans une guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan datant de 2020.
Selon un communiqué officiel publié par le bureau du Premier ministre arménien, les questions « liées au corridor de Latchine et à la situation humanitaire dans le Haut-Karabakh » ont été abordées au cours de l’appel téléphonique.
Le Kremlin a également fait état de l’appel téléphonique, déclarant que les deux dirigeants ont discuté « des développements autour du Haut-Karabakh en mettant l’accent sur la résolution des tâches pratiques pour assurer la stabilité et la sécurité dans la région ».
« Dans le contexte des tensions actuelles dans le corridor de Latchine, l’importance du strict respect de l’ensemble des accords fondamentaux conclus entre les dirigeants de la Russie, de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan a été réaffirmée », a déclaré le bureau du président russe, ajoutant que les deux dirigeants étaient convenus que les contacts russo-arméniens se poursuivraient « à différents niveaux ».
L’appel téléphonique entre M. Pachinian et M. Poutine intervient alors que des informations font état du remplacement par Moscou du commandant de la force russe de maintien de la paix au Nagorny-Karabakh.
Selon des sources à Stepanakert, le colonel-général Alexander Lentsov, qui a été conseiller du ministre russe de la Défense Sergey Shoigu, est déjà arrivé dans la région pour remplacer le major-général Andrey Volkov en tant que commandant du contingent de maintien de la paix.
Les représentants des autorités arméniennes du Haut-Karabakh ne cachent pas dans leurs remarques publiques qu’ils attendent de la Russie qu’elle prenne des mesures plus actives pour débloquer la route afin de soulager la situation humanitaire dans la région, où les approvisionnements sont déjà limités depuis décembre, lorsqu’un groupe d’Azerbaïdjanais se présentant comme des militants écologistes a bloqué la route à un carrefour situé non loin de Stepanakert.
Selon Stepanakert, les soldats de la paix russes ont réussi à acheminer quelques produits humanitaires dans la région mardi en fin de journée, pour la première fois depuis près de trois jours de blocus total.
Erevan et Stepanakert insistent sur le fait que l’installation par l’Azerbaïdjan d’un point de contrôle sur le corridor de Latchine contredit les termes de l’accord de cessez-le-feu négocié par Moscou, qui désigne la bande de terre de cinq kilomètres de large reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie comme une zone relevant de la responsabilité des forces de maintien de la paix russes.
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