Pachinian exalte une fois encore le rôle de la Russie dans la défense de l’Arménie

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Deux jours après la visite effectuée par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev à Moscou, où il avait été reçu par le président russe Vladimir Poutine, le premier ministre arménien Nikol Pachinian a jugé utile de rappeler les liens stratégiques unissant l’Arménie à la Russie, dont il a souligné qu’elle jouait un rôle crucial dans la région, en empêchant une escalade des tensions dans le conflit du Karabagh et en aidant l’Arménie à faire face aux menaces pesant sur sa sécurité. Dans son intervention inaugurale de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres à Erevan, jeudi 22 juillet, N. Pachinian a ainsi déclaré : “Les actions provocatives de l’Azerbaïdjan et ses ambitions démesurées font peser de nouvelles menaces sur la région, l’Arménie et l’Artsakh (Karabagh)” en ajoutant que “dans ce contexte, je me dois de saluer le rôle clé que jour la Fédération de Russie dans le maintien de la stabilité et de la sécurité dans notre région”. Le dirigeant arménien a cité, à l’appui, la présence de troupes russes en Arménie et d’un contingent séparé de forces de pais russes que Moscou a déployé dans le Haut Karabagh dans la foulée de l’accord de cessez-le-feu qu’il avait amené les Arméniens er les Azéris à signer le 9 novembre 2020, pour mettre fin à six semaines d’une guerre meurtrière. Pachinian n’a cessé depuis, d’exalter l’alliance militaire russo-arménienne, qu’il appelait à renforcer, mais ses propos prennent une résonnance pariculière après la rencontre au Kremlin le 20 juillet de MM. Poutine et Aliev, sur fond de tensions accrues sur divers points d’une frontière arméno-azérie dont le tracé est une nouvelle source de conflit depuis la défaite infligée aux Arméniens par l’armée azérie soutenue par la Turquie.

En accueillant son homologue azéri, avec lequel il entend préserver des relations cordiales, le président Poutine l’avait remercié pour son aide dans la recherche de “solutions de compromis” dans la zone de conflit du Karabagh. Une « aide » qui s’exprime aujourd’hui par la forte pression militaire qu’exerce Bakou sur Erevan sans que Moscou semble y trouver à redire, mais Poutine, avec une art consommé de la langue de bois, a fait remarquer qu’ « elles [solutions de compromis] sont toujours les plus difficiles” en ajoutant : “Mais si nous voulons … un règlement, nous devons suivre cette voie. Jusqu’à présent, nous y sommes parvenus, et c’est pourquoi je tenais à vous en remercier”. Ces déclarations lénifiantes du chef du Kremlin ne laissaient rien paraître du regain de tensions dans la région, à l’origine des craintes exprimées par son allié arménien, qui a à plusieurs reprises sollicité l’aide de la Russie comme de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), l’alliance militaire qu’elle dirige, pour faire face aux provocations répétées de l’Azerbaïdjan, dont l’armée a occupé depuis début mai différentes sections de la frontière arméno-azérie.

La Russie, comme l’OTSC, se sont employées à minimiser ces tensions, présentées comme de simples « incidents de frontières » et non pas comme une tentative de Bakou de pousser son avantage sur le terrain, après sa victoire militaire dans la dernière guerre du Karabagh. Poutine pourtant, avait reçu Pachinian le 7 juillet au Kremlin, quelques jours après sa victoire aux élections législatives anticipées du 20 juin qui le reconduisaient au pouvoir à Erevan. A cette occasion, le président russe avait tenu des propos tout aussi ambigus : s’il n’avait pas « remercié » le premier ministre arménien, comme il le fera 13 jours plus tard avec insistance avec le président azéri, Poutine le félicitait pour sa victoire aux élections qui lui accordaient, avait-il souligné, un mandat populaire pour répondre aux “questions très complexes et sensibles” auxquelles fait face l’Arménie. Autrement dit, l’allié arménien, vaincu, ne peut que s’exécuter, là où le partenaire azéri daigne dialoguer, et est remercié pour cela. Avant de le recevoir à Moscou, Poutine avait eu un entretien télephonique avec Pachinian le 24 juin pour discuter des projets soutenus par la Russie visant à rétablir les axes de transport entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, tels qu’ils avaient été envisagés dans les termes de l’accord de cessez-le-feu de novembre et confirmés lors d’une réunion en janvier des dirigeants des trois pays. Il avait eu un entretien la veille avec Aliev dont l’ordre du jour était le même. Jeudi, Pachinian durcissait les critiques visant les autorités azéries, qu’il accusait de vouloir torpiller la mise en œuvre des projets à l’initiative de la Russie en provoquant un nombre croissant d’incidents armés sur la frontière arméno-azerbaïdjanaise et en persistant dans son refus de libérer des dizaines de prisonniers arméniens toujours détenus en Azerbaïdjan. Il réitérait dans le même temps l’intérêt que porte Erevan à l’ouverture de la frontière à des fins commerciales.

Lors de sa rencontre avec Poutine au Kremlin, Aliev n’a pas été en reste en termes de langue de bois et a affirmé au président russe qu’il souhaitait s’assurer que la “période de l’après-guerre suive son cours, le moins pénible possible”. Contrairement à Erevan, mais aussi aux médiateurs internationaux du Groupe de Minsk de l’OSCE, à commencer par ses coprésidents russe, français et américain, l’Azerbaïdjan estime qu’il a réglé le conflit du Karabagh en remportant la guerre. Le président azéri avait déclaré la semaine dernière que Erevan devait signer un “accord de paix” avec Bakou, induisant que l’Arménie devrait de ce fait reconnaître formellement la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Karabagh. “Les Arméniens devraient y réfléchir avec soin car sinon, ce sera trop tard pour eux à l’avenir”, avait mis en garde le leader azéri. Dans la foulée, emporté dans sa diatribe contre les Arméniens, Aliev avait une fois encore affiché des prétentions sur une grande partie du territoire de l’Arménie, y compris la capitale Erevan, que le régime de Bakou considère comme des “terres historiquement azerbaïdjanaises”, les Azerbaïdjanais étant légitimés à « retourner dans leurs terres ancestrales”. Cette nouvelle charge du président Aliev avait suscité une vive riposte de Pachinian, qui avait aussitôt condamné les déclarations du leader azéri menaçant la souveraineté et l’intégrité territoriales de l’Arménie”.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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