Le procureur général Artur Davtian a affirmé le 30 avril que le Premier ministre Nikol Pashinian n’a pas ordonné aux forces de l’ordre de sévir contre les personnes qui l’ont insulté et raillé lors de sa visite dans la province arménienne de Syunik, la semaine précédente.
Des habitants en colère ont reproché à M. Pashinian la défaite de l’Arménie dans le conflit du Haut-Karabakh de l’année dernière, qui a gravement affecté leurs communautés. Des dizaines d’entre eux l’ont injurié et qualifié de « capitulateur » alors qu’il traversait les villes d’Agarak et de Meghri, à Syunik, le 21 avril.
M. Pashinian a qualifié les manifestations de « violation de la loi » lors d’une réunion avec de hauts responsables du gouvernement et des forces de l’ordre qui s’est tenue dans la capitale provinciale, Kapan. Il a demandé aux chefs de la police arménienne et du Service national de sécurité (NSS) de réagir « avec fermeté ».
Plus de deux douzaines de personnes ont été arrêtées et accusées de hooliganisme et/ou de résistance violente à la police dans les jours qui ont suivi. Les tribunaux d’Erevan ont ordonné la libération de la quasi-totalité d’entre elles dans l’attente de l’enquête.
Tout en condamnant les manifestants pour leurs agressions verbales, le médiateur national pour les droits de l’homme, Arman Tatoyan, a accusé le Premier ministre d’avoir donné des ordres illégaux aux forces de l’ordre. Des personnalités de l’opposition arménienne ont déclaré que, pour leur part, Pashinian avait ouvertement ordonné une persécution politique des résidents mécontents de Syunik.
M. Davtian a catégoriquement démenti. Il a déclaré que M. Pashinian s’est simplement adressé au NSS et aux chefs de police techniquement subordonnés au premier ministre et a « partagé » avec eux ses réflexions sur les incidents de Syunik.
« Il est faux de parler d’une quelconque persécution politique. En général, je n’aime pas utiliser ce terme », a déclaré le procureur général aux journalistes.
Les arrestations effectuées à Syunik ont déclenché des manifestations à Erevan. Des centaines de partisans de l’opposition demandant la libération des détenus se sont rassemblés devant le siège du procureur et ont affronté la police anti-émeute le 22 avril.
Plusieurs de ces manifestants ont été arrêtés à la suite de ces affrontements. Au moins un d’entre eux est toujours en état d’arrestation, ayant été accusé d’agression violente.
Davtian a dénoncé les manifestants. « Les participants à la manifestation ont dit : ‘Descendez et dites-nous qui vous allez arrêter de persécuter et quand’. Aucun procureur ne viendra dire une telle chose », a-t-il déclaré.
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