Pachinian n’a aucunement l’intention de démissionner

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“Les rumeurs circulent de manière insistante concernant ma démission, même si j’ai clairement fait savoir que je ne renoncerai au mandat que m’a confié le peuple qu’à la condition que s’exprime la volonté populaire en ce sens”, a déclaré le premier ministre arménien Nikol Pachinian dans un appel à la nation retransmis par la télévision. “Aussi longtemps qu’il n’y aura pas une telle expression de cette volonté, je continuerai à exercer mes fonctions”, a poursuivi Pachinian en ajoutant : “Je voudrai souligner encore une fois que le défi principal aujourd’hui consiste à stabiliser le pays et le contexte sécuritaire autour de l’ Arménie, et nous allons nous engager sur cette voie”. Pachinian ne s’est pas non plus montré disposer à engager le pays sur la voie d’élections législatives anticipées, une autre exigence de l’opposition coalisée, qui l’appelle à démissionner pour avoir conduit le pays à la défaite et cédé à l’Azerbaïdjan une grande partie des territoires contrôlés par les Arméniens autour du Haut-Karabagh et dans le Haut-Karabagh proprement dit. Bien au contraire, Pachinian s’est montré offensif et a accusé l’oppositoion de chercher à “laisser le peuple” à l’écart des processus politiques à l’œuvre dans le pays. L’un des proches collaborateurs de N. Pachinian avait pourtant indiqué la semaine dernière que le pouvoir en place serait disposé à discuter avec l’opposition arménienne de l’éventualité d’élections anticipées. Les partis d’opposition ont de leur côté fait savoir qu’ils n’avaient à ce jour pas reçu d’offre en ce sens de la part du gouvernement. La plupart des opposants exigent la tenue d’élections dans un délai d’une année au plus, et sous l’autorité d’un gouvernement intérimaire, en vue d’en garantir l’équité. Cette idée a également été défendue par le président Sarkissian. “Si vous avez une crise, si vous perdez une guerre … vous devez repartir à zéro. Sinon, la défaite va être banalisée”, a déclaré le président cité vendredi par CivilNet.am. “Vous n’avez pas besoin de 200 000 à 300 000 [manifestants] dans les rues pour avoir une crise. Il vous suffit de le voir. Aussi, la première étape doit être la démission du gouvernement et la formation d’un gouvernement [transitionnel]”, ajoutait le président arménien, qui avait rencontré, ce weekend, celui que l’opposition coalisée a désigné comme premier ministre intérimaire, Vazgen Manukian, ancien membre du Comité Karabagh et vétéran de l’opposition arménienne. La campagne de manifestations, orchestrée depuis l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre par la coalition regroupant 17 partis d’opposition, se poursuivait lundi, et prenait la forme d’une campagne de désobéissance civile. V.Manukian a aussi rencontré le Catholicos Karékine II, le chef suprême de l’Eglise apostolique arménienne. Karekine II, comme le catholicos de Cilicie Aram I et d’autres hauts représentants du clergé arménien, ont eux aussi appelé Pachinian à céder le pouvoir à un gouvernement intérimaire chargé d’organiser des élections anticipées.
N.Pachinian a essuyé des critiques plus vives encore de l’opposition samedi lorsque les forces azerbaïdjanaises ont pris le contrôle de deux autres villages arméniens situés dans le district de Hadrout du Haut-Karabagh, dont elles avaient occupé la plus grande partie à la faveur de la guerre de six semaines qui les avaient opposées aux forces arméniennes. Les soldats de la paix russes déployés dans le Haut-Karabagh, ou ce qu’il en reste, en vertu des termes de l’accord russo-arméno-azéri, se sont précipités sur les lieux dans les heures qui ont suivi les affrontements entre les troupes azéries et les soldats arméniens qui étaient décidés à défendre les localités concernées. “La situation dans la zone a été normalisée”, a indiqué dimanche leur commandant, le major-général Rustam Muradov. Pachinian avait discuté de situation dans la région de Hadrut avec les membres du Conseil de sécurité d’Arménie et d’autres officiels lors d’une réunion d’urgence dimanche. Il a accusé l’Azerbaïdjan de violer les termes clé de l’accord de cessez-le-feu sous l’égide de la Russie qui avait été appliqué sur le terrain dès le 10 novembre et avaient été globalement respectés depuis. Invoquant ce même accord, il a rappelé qu’il attendai des soldats de la paix russes qu’ils aident à restaurer l’autorité arménienne sur les deux villages de la région de Hadrut. Dans une allocution télévisée diffusée le lendemain matin, le premier ministre arménien a accusé ses opposants politiques de répandre de fausses rumeurs sur d’autres concessions territoriales de la partie arménienne, dans le but de semer la panique et de discréditer son gouvernement. Il affirmait dans la même allocution, que la campagne anti-gouvernementale en cours, recourait au « terrorisme de l’ information » et serait en partie “orchestrée depuis l’étranger”, sans préciser ses accusations. Le président de la République arménienne Armen Sarkissian, qui s’est rallié très tôt à la fronde demandant sa démission, avait accusé Pachinian et son gouvernement de ne pas avoir informé convenablement l’opinion arménienne des circonstances précises de l’attaque azérie sur les villages de Hadrut.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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