Le Premier ministre a défendu sa politique conciliante à l’égard de l’Azerbaïdjan lors de sa rencontre avec les dirigeants du Haut-Karabakh, vendredi 29 avril, à Erevan.
« Je tiens à dire que l’agenda de la paix n’est pas un agenda de la défaite, a-t-il déclaré à Arayik Harutiunian, le président du Karabagh, et à d’autres hauts responsables du Karabagh. L’agenda de la paix est un agenda pour surmonter les horreurs de la guerre et les difficultés qui ont suivi la guerre et pour garantir la sécurité, les droits et l’avenir du peuple. »
Il s’agissait de la première rencontre en face à face de Pachinian avec les dirigeants du Karabakh depuis son discours du 13 avril au Parlement arménien qui a provoqué un tollé en Arménie et au Karabakh.
S’adressant au Parlement, M. Pachinian a déclaré que la communauté internationale faisait pression sur l’Arménie pour qu’elle « abaisse un peu la barre sur la question du statut du Haut-Karabakh » et reconnaisse l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Il a signalé l’intention d’Erevan de faire de telles concessions à Bakou.
Les dirigeants de l’opposition arménienne ont présenté ce discours comme une preuve supplémentaire que M. Pachinian a accepté le contrôle azerbaïdjanais sur le Karabakh.
Les autorités de Stepanakert l’ont également déploré. Dans une résolution, le Parlement du Karabakh a exigé que les autorités arméniennes « abandonnent leur position désastreuse actuelle. »
En début de semaine, M. Harutiunian a affirmé avoir reçu l’assurance de M. Pachinian qu’Erevan ne soutiendra aucun accord sur le statut du territoire qui soit inacceptable pour les Arméniens du Karabakh.
Pachinian a déclaré à cet égard jeudi qu’il ne conclura aucun accord de paix avec l’Azerbaïdjan sans consulter les dirigeants du Karabakh.
Harutiunian a confirmé son soutien à « l’agenda de la paix ». Mais il a également souligné : « D’autre part, je tiens à préciser que nous ne voyons aucune possibilité de dévier de notre droit à l’autodétermination. »
Pachinian n’a fait aucune mention de ce droit dans ses remarques préliminaires rendues publiques par son service de presse. Il n’a pas non plus précisé le futur statut du Karabakh acceptable pour Erevan. Il a plutôt répété que la population du Karabakh doit pouvoir continuer à vivre dans le territoire contesté et « se considérer comme arménienne. »
« C’est l’agenda que nous devons faire avancer ensemble. Je suis convaincu que nous allons dans la bonne direction, et je suis heureux lorsque les autorités de l’Artsakh partagent cette conviction », a ajouté le premier ministre arménien.
La rencontre avec M. Harutiunian et d’autres responsables du Karabakh s’est déroulée dans un contexte d’intensification des manifestations de l’opposition à Erevan, suscitées par le discours de M. Pachinian sur le Karabakh. Les principaux groupes d’opposition arméniens tentent de forcer Pachinian à démissionner.
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