Si la lutte anti-corruption, qui était le mot d’ordre de la Révolution de velours qui le porta au pouvoir, semblait quelque peu marquer le pas, le premier ministre arménien Nikol Pachinian, qui se félicitait par ailleurs dans ses déclarations à l’occasion du premier anniversaire de son arrivée au pouvoir, d’avoir « éradiqué » la corruption dans les institutions du pays, a tenu à faire savoir que la lutte contre la corruption restait à l’ordre du jour. “Nous allons bientôt créer un nouvelle cour anti-corruption, et je voudrai aussi m’exprimer sur la question la plus importante, qui est souvent posée, à savoir pourquoi les réformes qui s’imposaient dans le système judiciaire n’ont pas été menées en un an » a déclaré N.Pachinian en poursuivant : « Parce que vous savez que depuis un an, nous nous sommes trouvés dans une situation où il y avait plus de postes vacants de juges que de candidats à ces postes”. Le premier ministre a mis l’accent sur la nécessité, pour régler ce problème, d’augmenter de façon conséquente le salaire des juges, « sans quoi il n’y aura pas d’indépendance de la justice en Arménie ». “Je n’ai pas besoin d’une cour de marionettes car je crois dans les idéaux sur lesquels nous avons appuyé nos réformes en Arménie. S’il me fallait un appareil judiciaire servi par des marionnettes, je l’aurai déjà sous la main. Pourquoi j’ai fait bloquer l’accès des tribunaux, justement pour montrer que je ne voulais pas d’un système judiciaire fantoche”, a poursuivi N.Pachinian. Des propos quelque peu ambigus toutefois, puisque c’est justement parce que l’un de ces tribunaux a pris une décision qui lui a déplu, à savoir la libération de l’ex-président Robert Kotcharian, que N.Pachinian s’est livré à une offensive contre un appareil judiciaire, qu’il accuse donc d’être resté la « marionnette » de l’ancien pouvoir. N.Pachinian affirmait pourtant dans le même temps que s’il le voulait, il pourrait se contenter de ce système judiciaire fantoche déjà en place. Mais il faut croire que les « marionnettes » ne se montrent pas si dociles avec le nouveau pouvoir…
