Paolo et Vittorio Taviani parlent de l’unique film italien au Festival de Berlin « la masseria de l’allodole – (Il était une fois en Arménie) » dont ils sont les réalisateurs. Ils le décrivent en tant « qu’un film d’amour plus qu’un documentaire historique : comme nous faisons toujours, nous avons mélé réalité et fantaisie et nous ne sommes pas des anti- turcs ».
Pour Paolo Taviani « Il est facile de comprendre, qu’il mélange réalité et imagination comme doit le faire un film et comme notre passé de metteurs en scène le témoigne: nous n’avons jamais eu la présomption de faire des comptes rendus historiques. Nous avons raconté histoire d’hommes et de femmes dont les destinées personnelles sont emportées par un événement terrible comme l’a été le massacre des Arméniens en 1915. Mais nous sommes sereins parce que nous avons fait une oeuvre dans laquelle nous avons cru ».
Paolo Taviani ne pense pas qu’on puisse troubler la sensibilité des Turcs: « Et un film n’est qu’une partie des données de la réalité mais il se concentre sur l’histoire des personnages. Il y a par exemple le « bon » de la situation qui est un Jeune Turc qui séduit une Arménienne ». Pour ce dernier le fascisme et le nazisme ont été filmés « mais cela ne veut pas dire que les turcs dont nous parlons fussent toute la Turquie et surtout la Turquie d’aujourd’hui ». Puis – il ajoute – « nous sommes favorables à la Turquie en Europe comme pont fondamental entre l’ouest et la réalité du Moyen-Orient. Chaque pays doit faire les comptes avec le passé, où il existe toujours des zones d’ombre. L’Italie l’a fait, l’Allemagne l’a fait, aussi la Turquie doit le faire. Je crois que les Turcs d’aujourd’hui aussi devraient condamner le Mouvement des Jeunes Turcs qui opéra ces massacres. Aujourd’hui est-ce que le premier ministre, M.Erdogan ne devrait-il pas le condamner aussi? Et puis je le répète le film est parcouru par l’amour du début à la fin ».