L’École nationale supérieure des beaux-arts propose une exposition des collages du cinéaste Serguei Paradjanov. Première présentation à Paris de l’uvre plastique de cet artiste prolixe et protéiforme, réalisateur majeur bien que mal connu, et figure nationale arménienne, l’exposition regroupera plus d’une soixantaine d’uvres, réalisées entre 1970 et 1990.
Paradjanov est né en 1924 à Tbilissi, en Géorgie, de parents arméniens. Il entre en 1946 à l’Institut d’études cinématographiques de Moscou, le V.G.I.K., où il sera l’élève d’Igor Savtchenko, de Mikhail Romm et de Dovjenko. Ses deux premiers longs métrages, Les chevaux de feu(1964) et Sayat Nova (1969) rencontrent rapidement la censure des autorités soviétiques. En décembre 1973, Paradjanov, accusé de « trafic d’icônes, de devises, d’incitation au suicide et d’homosexualité », est arrêté. Il restera en prison jusqu’en 1977. Libre, il s’installe en Géorgie, dans sa maison natale. À partir de 1984, Paradjanov est autorisé à travailler de nouveau : il réalise alors La Légende de la forteresse de Suram (1984), Ashik Kérib (1988) et Confession, resté inachevée (1989). Paradjanov meurt à Erevan en 1990.
Les uvres présentées à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts proviennent des collections de la Maison-Musée de Paradjanov d’Erevan. Regroupées par ensembles thématiques (les uvres de l’enfermement, les Icônes, le cinéma, la série des épisodes de la vie de la Joconde, etc.), les uvres, qu’ils s’agissent de dessins ou de collages photographiques ou en volume, sont toutes d’une extraordinaire inventivité plastique et dévoilent la fascinante richesse symbolique de l’univers de cet artiste, à la croisée des cultures orientale et chrétienne. L’exposition sera ensuite présentée au Musée d’art moderne de Saint-Etienne.
13 février – 8 avril 2007 à l’ENSBA (Vernissage le 12 février vers 18h).
25 avril – 20 mai au musée d’Art moderne de St Etienne.