La France, opposée à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE), ne veut cependant pas « troubler » la campagne électorale turque en cours, a déclaré mercredi le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet.
Il était interrogé par la chaîne de télévision France 2 sur les raisons pour lesquelles la France avait donné en début de semaine son feu vert à l’ouverture de deux nouveaux chapitres de négociations techniques entre l’UE et la Turquie, tout en étant opposée à une adhésion d’Ankara à l’Union.
La France souhaite « aider la Turquie à ce qu’elle se modernise. Nous ne voulons pas non plus troubler la Turquie à un moment où elle doit choisir ses représentants au mois de juillet prochain. Nous ne souhaitons pas troubler le jeu », a déclaré le responsable français.
La présidence allemande de l’Union avait toutefois renoncé à proposer aux Etats membres l’ouverture d’un troisième chapitre, plus important, pour éviter un veto de la France, selon des responsables européens.
« Il est clair, et la position de la France n’a pas changé, que nous considérons… que la Turquie n’a pas vocation à entrer dans l’UE », a répété M. Jouyet.
Les élections législatives en Turquie sont prévues le 22 juillet, alors que le pays traverse une période de grande tension politique.
Selon lui, la France « ne bloque pas » les négociations d’adhésion. « Il y a un consensus aujourd’hui pour ouvrir deux domaines de négociations (…) techniques (…). D’autres domaines de négociations tout aussi techniques seront ouverts dans les prochaines semaines ».
Mais, a-t-il souligné, « le moment n’est pas venu d’avoir le débat de fond sur l’adhésion ou la non adhésion de la Turquie en Europe. Chaque chose en son temps ».
« Au-delà de la Turquie, nous devrons poser à la fin de l’année également le problème des frontières de l’Europe. Quelle Europe voulons-nous? Jusqu’où l’Europe doit aller? Là, nous souhaitons qu’un groupe de travail soit mis en place », a-t-il poursuivi.