Le premier tanker devant être rempli le 27 mai avec du pétrole acheminé par le nouvel oléoduc BTC, reliant l’Azerbaïdjan à la Turquie, contiendra aussi du brut arrivé par une autre voie, a admis jeudi le groupe BP, en réponse aux accusations d’une organisation britannique.
« Le premier tanker contiendra du pétrole venu le long de l’oléoduc et du pétrole qui se trouvait déjà dans le terminal (turc de Ceyhan) en vue de tester » le pipeline, a expliqué Robert Wine, porte-parole du groupe britannique.
« Mais c’est le même pétrole », transporté dans les deux cas depuis Bakou, soit via l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan soit via la mer Noire, a-t-il observé. « C’est une pratique parfaitement courante », a-t-il conclu.
BP répondait à des accusations lancées jeudi par le groupe de pression britannique « Campagne Bakou-Ceyhan ».
L’organisation affirmait que BP allait « camoufler le retard » de 18 mois pris dans la mise en service de l’oléoduc BTC en remplissant le premier tanker avec du pétrole précédemment acheminé par une autre voie.
« Le pétrole transporté par le BTC n’a pas atteint Ceyhan à temps pour le chargement prévu, en raison de nombreux retards », indiquait l’organisation dans un communiqué.
Mais, poursuivait-elle, BP a maintenu la date du 27 mai pour le premier chargement, prévoyant d’utiliser du pétrole précédemment acheminé via l’oléoduc reliant Bakou au port georgien de Supsa, sur la mer Noire, puis transporté par pétrolier via le Bosphore jusqu’à Ceyhan, où il a été déchargé et stocké.
BP a admis ce projet, tout en assurant qu’il y aurait « bel et bien sur le premier tanker du pétrole venu directement via le BTC ».
Le BTC, dont la construction a commencé il y a maintenant près de dix ans, s’étend sur 1.767 km. Il est conçu pour transporter 50 millions de tonnes de pétrole par an, de la Caspienne vers la Méditerranée et l’Occident, en évitant la Russie et l’Iran. La cérémonie d’inauguration officielle est prévue le 13 juillet.
BP est l’opérateur de ce projet de 4 milliards de dollars, dans lequel il détient une part de 30,1%. Le reste est détenu par une dizaine de compagnies pétrolières internationales, dont Total et ConocoPhillips.