Pas de propositions « concrètes » de Bakou sur des négociations directes avec Erevan, selon un responsable arménien

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L’année 2024 commence dans l’incertitude pour ce qui est des négociations directes que Bakou avait annoncé vouloir engager avec l’Arménie sur un point de la frontière contestée entre les deux pays du Sud Caucase, renvoyant à un avenir tout autant incertain ce traité de paix arméno-azéri dont les autorités arméniennes, de concert avec les nouveaux parrains occidentaux du processus de paix, avaient à plusieurs reprises annoncé qu’il pouvait être signé avant la fin de l’année 2023. L’Arménie n’aurait pas reçu de propositions « concrètes » à ce jour de l’Azerbaïdjan relatives à la tenue de tels pourparlers, a ainsi souligné lundi 8 janvier un député en vue du Parlement arménien. Le ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan Jeyhun Bayramov avait indiqué le 28 décembre que Bakou avait proposé une rencontre en ce sens avec son homologue arménien Ararat Mirzoyan. Le gouvernement arménien n’a pas répondu officiellement pour l’heure aux déclarations de Bayramov à ce propos. “Je pense qu’une telle proposition, avec un lieu et une date concrets [de la rencontre] n’ pas été présentée à ce jour à l’Arménie ”, a indiqué Sargis Khandanian, le président du Comité en charge des relations étrangères du Parlement arménien, interrogé par le Service arménien de RFE/RL en ajoutant : “Quand il y aura une telle proposition, l’Arménie décidera si elle doit l’accepter ou la rejeter. Nous ne pouvons tenir des déclarations publiques pour des propositions concrètes ”. Le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken se faisait fort de réunir autour de la table des négociations Bayramov et Mirzoyan à Washington le 20 novembre pour des discussions censées être déterminantes pour le traité de paix arméno-azéri en préparation. Mais Bakou avait annulé la rencontre en signe de protestation contre les déclarations jugées pro-arméniennes d’un haut responsable du Département d’Etat américain. Le conseiller en politique étrangère du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, Hikmet Hajiyev, avait fait savoir le 19 décembre que Washington devait réviser son “ approche partiale” du conflit arméno-azéri avant de prétendre proposer sa médiation dans des pourparlers de paix plus poussés. Louis Bono, un envoyé spécial américain pour les pourparlers de paix arméno-azéris se trouvait à Erevan lundi, où il rencontrait notamment le secrétaire du Conseil de sécurité nationale d’Arménie, Armen Grigorian, dont le service de presse a rendu compte de la rencontre en termes on ne peut plus succincts. Hajiyev avait déclaré la semaine dernière que Bakou et Erevan n’avaient pas besoin d’une tierce partie médiatrice pour négocier les termes de leur traité de paix. “Nous ne sommes pas contre une médiation honnête en principe mais nous préférons les discussions directes”, avait-il confié à un journal allemand. Khandanian de son côté, avait indiqué que la partie arménienne gardait sa préférence pour les pourparlers sous la médiation des Occidentaux plutôt que pour les contacts directs voulus par Bakou. “Nous serions satisfaits si quelque partie, quelque médiateur, qui possède déjà une expérience dans l’organisation des négociations, engagent celles-ci ”, avait ajouté le responsable arménien, en précisant que le succès du processus de paix dépendait de la volonté d’Aliev d’accepter de mettre en œuvre les paramètres clés du traité de paix sur lesquels lui-même et le premier ministre arménien Nikol Pachinian étaient tombés oralement d’accord lors de leurs rencontres de 2022 et de 2023 à Bruxelles. Au nombre de ces paramètres, la reconnaissance mutuelle explicite de leurs frontières respectives. Les experts arméniens estiment que Bakou ne veut plus de la médiation occidentale car il refuse de signer tout accord qui obligerait l’Azerbaïdjan à renoncer à ses revendications territoriales sur l’ Arménie. Erevan a fait savoir, du moins à ce jour, que les deux parties devraient s’appuyer sur les cartes d’état major soviétiques des années 1970, pour le travail très sensible de délimitation de la frontière arméno-azérie. Sa position a été soutenue par l’Union européenne mais rejetée par la partie azerbaïdjanaise.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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