Les habitants d’Erevan, qui souffrent depuis longtemps du fait des carences en matière de transport public, devront attendre encore au moins deux ans pour que le système soit complètement remanié, a déclaré vendredi le maire Hayk Marutian.
Depuis le milieu des années 90, le système est dominé par des minibus appartenant à des sociétés privées, dont beaucoup sont la propriété d’individus liés au gouvernement ou même de représentants du gouvernement eux-mêmes. Peu d’entre eux ont investi dans leur flotte de véhicules vieillissants au cours de la dernière décennie. Les minibus et le nombre réduit d’autobus fournis par la municipalité sont encore plus surpeuplés.
Une société britannique de conseil en transport, WYG, a été engagée par l’ancienne administration municipale d’Erevan en 2016 pour proposer un plan détaillé de modernisation du réseau de transport. L’ancien maire Taron Markarian a essentiellement accepté ses propositions l’an dernier, s’engageant à remplacer les minibus endommagés par des autobus neufs et plus grands d’ici la fin de 2018.
Markarian a démissionné cet été sous la pression du Premier ministre Nikol Pashinian, qui a accédé au pouvoir à la faveur d’une vague de manifestations de masse qui a renversé l’ancien gouvernement arménien. Marutian, un célèbre comédien de télévision allié à Pashinian, l’a remplacé à la suite des élections municipales tenues au mois de septembre.
M. Marutian a déclaré que son administration avait trouvé des failles dans le plan de la WYG et a demandé à la firme britannique de mener des recherches supplémentaires sur le volume du trafic passager et les tarifs des bus qui devraient être fixés dans la capitale arménienne. WYG, qui a déjà été payé environ 1 million de dollars pour ses services, doit répondre à la municipalité d’ici février, a-t-il dit.
Le maire n’a pas exclu qu’il finisse par rejeter les propositions révisées de WYG et chercher un autre consultant international.
« D’un point de vue réaliste, il faut au moins deux ans pour remplacer complètement le réseau [de transport] », a-t-il déclaré aux journalistes. Le processus pourrait en fait prendre quatre ans, a-t-il ajouté.
L’ancien maire Markarian avait déclenché des manifestations de colère en 2013 lorsqu’il avait augmenté les frais de transport d’au moins 50%, au motif des pertes croissantes subies par les opérateurs de minibus. Il avait abandonné cette mesure impopulaire après une campagne de désobéissance civile menée par de jeunes militants. Marutian avait activement participé à cette campagne.
Le nouveau maire a admis que la situation des transports publics dans la ville de plus d’un million d’habitants s’est détériorée depuis lors. Il a accusé les anciennes autorités municipales d’être responsables du problème, affirmant que leurs efforts déclarés pour le résoudre s’apparentaient à des faux semblants.
