Moins de trois semaines après avoir été nommé par Washington au poste de nouveau coprésident du Groupe de Minsk de l’OSCE en charge des négociations sur le Haut-Karabagh, le haut diplomate américain Philip Reeker est arrivé la fin de la semaine dernière à Erevan, première étape d’une tournée régionale qui devait le conduire dans les trois Républiques du Sud Caucase. Il a rencontré le premier ministre arménien Nikol Pachinian samedi 10 septembre, avant de se rendre en Géorgie. L’ambassade des Etats-Unis en Arménie a indiqué que durant ses entretiens avec Pachinian et d’autres responsables arméniens, Reeker a “souligné l’engagement des Etats-Unis à aider l’Azerbaïdjan et l’Arménie à négocier un accord de paix durable”, sans fournir davantage de détails. Pachinian pour sa part, a été cité par son service de presse pour avoir salué le “ rôle important des Etats-Unis comme coprésident du Groupe de Minsk de l’OSCE”, et pour avoir appelé Washington à renouveler ses efforts de paix avec les deux autres pays coprésidents, la Russie et la France. Sur ce dernier point pourtant, il semble y avoir des hésitations, tant les relations sont tendues entre la Russie et l’Occident depuis la guerre en Ukraine, qui reste un obstacle majeur à une collaboration, fut-ce pour la paix au Karabagh. La Russie a indiqué que les Etats-Unis et la France ont arrêté de coopérer avec elle sur le format du Groupe de Minsk après l’invasion russe de l’Ukraine. Un haut diplomate du Département d’Etat américain avait démenti ce point de vue en juin. En annonçant la nomination du nouveau coprésident américain le 24 août, le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait indiqué que Reeker oeuvrera pour un “dialogue direct entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan” en vue de parvenir à “ un règlement politique à long-terme du conflit du Haut-Karabagh”. Le ministère azerbaïdjanais des affaires étrangères avait dénoncé la déclaration de Blinken, en estimant que les Etats-Unis risquaient d’être écartés du processus de paix arméno-azéri avec ses tentatives de “ressusciter” le groupe. Il affirmait une fois encore que la victoire de l’Azerbaïdjan dans la guerre de l’automne 2020 contre l’Arménie avait mis un terme au conflit du Karabagh. Mais le gouvernement arménien de son côté, réaffirmait son soutien au Groupe de Minsk. L’ambassadeur américain à Erevan, Lynne Tracy, n’a cessé de répéter depuis un an que selon Washington le conflit n’avait pas été réglé faute d’un accord sur le statut du Karabagh. Reeker devrait se rendre à Bakou un peu plus tard dans la semaine.
