Ils étaient plus d’un millier de manifestants à Valence (Drôme) à la commémoration du 102ème anniversaire du génocide des Arméniens. Le rassemblement débuta à la place du Champ de Mars avec les discours de Georges Barsoumian (FRA Nor Seround) et Susan Pahlevanyan (FRA Dachaktsoutioun). Puis le cortège avec les jeunes scouts du Homenetmen en tête emprunta les boulevards de Valence. Au milieu des manifestants, un camion-plateau avec une vingtaine de jeunes « badanis » (jeunes arméniens de la FRA) scandaient des slogans « justice pour le peuple arménien », « Turquie assassin » en entonnant des chants révolutionnaires animaient la manifestation de très belle manière. Dans le cortège, de très nombreux élus dont Nicolas Daragon (maire de Valence) et Marlène Mourier (maire de Bourg-Lès-Valence).
Puis le cortège emprunta la rue d’Arménie pour arriver devant la stèle du génocide, uvre de Toros, square Manoug Stepanian. Après un intermède musical avec une chanson d’Ankiné accompagné de Levon Chatikyan (duduk), débutèrent les discours officiels. Georges Ishacian, co-président des responsables de l’organisation, le C24 Comité du 24 Avril Drôme-Ardèche, étant le maître de cérémonie.
Le pasteur Luder Nassanian avec des mots justes, en arménien rappela le crime de 1915 et invoqua la fou et l’espoir en terminant son discours par un poème de Jacques Hagop.
Le discours au nom de la communauté arménienne de Krikor Amirzayan, co-président du C24, accusa la Turquie héritière de l’Empire ottoman « formée par les criminels Jeunes-Turcs » qui continue à nier le génocide. Car dit-il « cette Turquie est fondée sur le crime de 1915 et le reconnaitre c’est restituer les biens spoliés et les territoires (…) mais en Turquie, le génocide a cessé d’être un sujet tabou et les choses avancent ». En rappelant le télégramme de Talaat Pacha et la phrase d’Hitler (« qui se souvient du massacre des Arméniens ») ainsi que de l’invention du mot « génocide »). Puis K. Amirzayan termina par une note d’espoir sur la résistance des Arméniens avec un court poème d’Hovhannès Chiraz (« nous étions en paix, comme nos montagnes, vous êtes venus comme des vents fous »).
Marlène Mourier (maire de Valence) rappela les liens forts de sa ville avec la ville jumelle Taline en Arménie et les accords de coopération avec Chouchi en Artsakh.
Le député et président du département de la Drôme, Patrick Labaune a également évoqué son attachement à l’Arménie et l’Artsakh liée à la Drôme par un accord de coopération. « Je n’ai pas à ce jour la Légion d’Honneur, mais je suis fier qu’on m’appelle Labaunian » conclut-il son discours avec beaucoup d’humour.
Enfin Nicolas Daragon, maire de Valence, dans un discours très clair, insista sur la mémoire, la mémoire arménienne du génocide et l’injustice qui frappe cette mémoire. Nicolas Daragon rappela que sa ville était jumelée avec Idjévan en Arménie et avait des liens d’amitié et de coopération avec Stepanakert, la capitale de l’Artsakh. « Je vous soutiendrai dans votre lutte contre le négationnisme du génocide » dit-il.
Après les dépôts de gerbe, la prière -réalisée par les pères Antranik Maldjian, Narég Vartanian, les pasteurs Elie Jalouf et Luder Nassanian ainsi que le représentant de l’Evêque de Valence- et la minute de silence et les hymnes arménien et français, le salut aux drapeaux conclut les cérémonies du 102ème anniversaire du génocide.
Krikor Amirzayan (Գրիգոր Ամիրզայեան) (texte et reportage)