Plus de 200 arrestations à Erevan alors que se poursuit la campagne de désobéissance civile de l’opposition

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Les forces de sécurité arméniennes ont procédé à au moins 244 interpellations et arrestations lundi 2 mai parmi des manifestants qui bloquaient des artères de Erevan, au deuxième jour de la campagne de désobéissance civile massive lancée par l’opposition pour chasser du pouvoir Nikol Pachinian. Les principaux groupes d’opposition d’Arménie avaient donné le coup d’envoi à cette campagne, lancée le 17 avril par des actions de moindre envergure, avec un grand rassemblement la veille sur l’une des grandes places du centre de la capitale, où s’étaient réunis des milliers de manifestants, autour d’un campement ayant vocation à devenir le centre nerveux du mouvement. Différentes actions étaient menées en parallèle dans d’autres quartiers de Erevan. Des groupes d’activistes avec à leur tête des députés de l’opposition, avaient commencé leur action en bloquant une trentaine de rues et de carrefours très fréquentés de la capitale arménienne dans la matinée de lundi. Les autorités avaient de leur côté déployé un impressionnant dispositif policier, les éléments de la police anti-émeutes ayant été renforcés par des unités spéciales de la police, qui ont eu recours à la force pour dégager les axes concernés. Un communiqué diffusé par la police nationale a fait savoir que le trafic avait pu être entièrement rétabli dans ces quartiers à la mi-journée. La police devait préciser un peu plus tard, dans l’après-midi, que 244 manifestants avaient été placés en détention après s’être heurtés aux forces de sécurité. Les leaders de l’opposition n’ont pas manqué de condamner l’usage de la force, en soulignant que ces arrestations arbitraires n’entameraient en rien leur détermination à poursuivre leur campagne en vue d’un changements de régime. “Nous avons enregistré de nombreux cas de violence, y compris contre des députés du Parlement”, a déploré devant les journalistes l’un de ces députés, et non le moindre,Ishkhan Saghatelian. L’opposant, qui est aussi le vice-président du Parlement, a ajouté : “Mais vous savez, tout cela est secondaire. Tout se passe comme prévu. Le peuple s’est soulevé et les objectifs que nous avons fixés sont en voie de réalisation, de manière méthodique”. Les forces de sécurité n’avaient pas cherché à disperser les manifestants campant sur la place de France, à l’intersection des quatre artères centrales de la capitale. Les alliances d’opposition Hayastan et Pativ Unem, seules forces d’opposition représentées au Parlement, devaient y donner rendez-vous une nouvelle fois à leurs partisans dans la soirée de lundi. Cette campagne de l’opposition, la plus importante, ou la plus déterminée en tout cas, depuis les grandes manifestations qui avaient suivi la défaite arménienne dans la guerre du Karabagh de l’automne 2020, fait écho aux dernières déclarations sur le conflit du Karabagh de Nikol Pachninian, dont elle demande là encore la démission. S’adressant aux députés dans le Parlement le 13 avril, le premier ministre avait déclaré que la communauté internationale faisait pression sur l’Arménie pour qu’elle « rabaisse la barre » de ses exigences concernant le statut du Karabagh et qu’elle reconnaisse l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Il avait clairement laissé entendre que Erevan serait prêt à faire des concessions en ce sens à Bakou. Les leaders de l’opposition et d’autres détracteurs de la politique du gouvernement ont alors accusé Pachinian de vouloir aider Bakou à reprendre le contrôle du Karabagh. Les alliés politiques de Pachinian de leur côté récusé de telles allégations, en soulignant que le premier ministre arménien n’avait jamais eu l’intention de laisser l’Azerbaïdjan reprendre le contrôle du Karabagh, et ont accusé à leur tour l’opposition d’exploiter cette question à seule fin de revenir au pouvoir. Vahagn Aleksanian, un député de la majorité pro-gouvernementale, a indiqué lundi que les forces d’opposition tentent vainement de reprendre le contrôle de la rue, en espérant reproduire le scénario révolutionnaire qui avait conduit Pachinian au pouvoir en mai 2018. Comme d’autres représentants du parti au pouvoir avant lui, il s’est dit convaincu que ces tentatives seront vouées à l’échec et qu’elles ne parviendront pas à renverser le pouvoir en place.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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