Mardi 29 septembre à 19 heures à l’appel du Collectif Valence-Tavouche, de l’ensemble des associations arméniennes dont le C24 Comité du 24 Avril Drôme-Ardèche, des représentants des églises, des partis politiques, des élus et des membres de la communauté arménienne de la région de Valence et leurs amis, une manifestation de soutien s’est déroulée devant la Préfecture de la Drôme à Valence. A noter parmi les élus la présence de Nathalie Nieson, Maire de Bourg-de-Péage et Marie-Hélène Thoraval, Maire de Romans.
Nathalie Iliozer, Adjointe au maire de Valence et membre du Collectif Valence-Tavouche aux côtés de Georges Rastklan également Adjoint au maire a remercié les élus, les représentants du monde associatif et des églises ainsi que le public très nombreux. Elle a rappelé le contexte de la guerre en Artsakh et a appelé Kevin Markarian le président de l’Ugab-Valence à prendre la parole et dans un discours précis a dressé un bref tableau de la situation en Artsakh. « L’Artsakh restera debout, car l’histoire ne nous a que trop appris que face au joug de ceux qui veulent nous détruire, celui qui se relève est plus fort que celui qui n’est jamais tombé » dit Kévin Markarian.
Puis Nicols Daragon Maire de Valence a ensuite pris la parole pour lire le message de soutien à l’Artsakh et à l’Arménie adressé par Laurent Wauquiez le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Un message fort de solidarité qui fut fortement applaudi.
Krikor Amirzayan co-président du C24 le Comité du 24 Avril Drôme-Ardèche organe représentatif de la communauté arménienne de la région valentinoise a lu le message du Collectif Valence-Tavouche et du C24 de soutien à l’Artsakh adressée au Préfet et à destination de l’Elysée :
« Nous condamnons fermement l’agression de l’Azerbaïdjan aidée par la Turquie, contre les Arméniens de l’Artsakh et de l’Arménie. Stop à la Guerre qui menace la vie du peuple de l’Artsakh !
« Nous demandons à la France qui co-préside le Groupe de Minsk de l’OSCE, un groupe chargé des négociations de paix autour du conflit du Haut-Karabagh, d’user toute son influence et sa position sur l’échiquier politique mondial, de condamner l’agression de l’Azerbaïdjan, soutenue par la Turquie, et faire cesser la guerre en Artsakh.
Ce conflit du Sud Caucase, pourrait au-delà de l’embrasement de toute une région, avoir également une répercussion internationale.
Le peuple arménien de l’Artsakh, qui a voté par le suffrage universel son droit, et sa volonté, de vivre libre sur ses terres ancestrales, compte sur la France, pays ami. Abandonner l’Artsakh, c’est abandonner nos valeurs dans ces avant-postes de l’Europe, face à la dictature de l’Azerbaïdjan, et l’appétit de la Turquie. »
Puis Nicolas Daragon, Maire de Valence s’est ensuite adressé au public et dit « certains pourraient s’étonner de nous retrouver ici, dans un rassemblement qui concerne un conflit aux confins de l’Europe (…) nul n’ignore cependant que Valence est jumelée avec l’Arménie et notre ville est amie avec la capitale de l’Artsakh. Il y a 2 ans jour pour jour, nous étions sur place, au Haut-Karabagh et à Stepanakert justement. J’avais l’immense bonheur de conduire une délégation composée de plus de 50 Valentinois !
Aujourd’hui, l’heure est grave et c’est un message d’amitié et de soutien aux peuples d’Arménie et de l’Artsakh que je souhaite délivrer. Depuis dimanche, nos regards sont tournés vers la ligne de front entre l’Artsakh et l’Azerbaïdjan et chaque information nouvelle nous fait craindre le pire. Les moyens militaires déployés depuis 72 heures par les Azéris et la nature de l’agression qui vise aussi les civils, nous font déjà dire qu’il s’agit de la plus grande confrontation militaire depuis le cessez-le-feu de 1994. »
Le Maire de Valence continue « alors que nous sommes si nombreux réunis ce soir, j’ai une pensée émue pour les 84 héros déjà tombés pour défendre leur patrie, leur terre ancestrale. » Nicolas Daragon évoqua ensuite les bombardements de cibles civiles à l’intérieur de la frontière de l’Arménie à Vardenis le matin même. « Comment continuer d’accepter l’inacceptable et rester muet ? Comment certains peuvent-ils encore parler de rébellion, de séparatisme, de sécessionnisme, quant une simple analyse historique nous rappelle que le Karabagh azéri est au pire une anomalie de l’Histoire, et au mieux une vue de l’esprit ? Depuis trois jours, je me refuse à croire à un nouveau choc des civilisations. Et pourtant, tellement d’indices le laissent penser, surtout lorsque la Turquie est le seul pays qui ose soutenir l’Azerbaïdjan. »
N. Daragon évoqua l’armement permanent de l’Azerbaïdjan, l’attaque de juillet contre l’Arménie « qui s’agissait de tester les capacités de résistance d’un pays qui se retrouve aujourd’hui seul. Pendant que l’Arménie fait face à l’acharnement de son voisin belliqueux, la Communauté internationale regarde ailleurs. Et quand elle se réveille, il est toujours trop tard ! C’est ce qu’il faut éviter absolument ! ». Il rappela la Charte des Nations Unis dont on fête le 75e anniversaire et le maintien de la paix ainsi que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. « Les deux pays voisins de l’Arménie sont une menace permanente pour la Paix en violation des principes fondateurs de l’ONU » ajouta le Maire de Valence et d’affirmer « il faut plus que jamais soutenir l’Arménie car soutenir l’Arménie c’est préférer la liberté, l’amour de son prochain face au nationalisme belliqueux, soutenir l’Arménie c’est croire à la démocratie face aux balles sifflantes des régimes autoritaires, soutenir l’Arménie, c’est soutenir le droit sacré à la vie ».
Il évoqué les menaces de l’Azerbaïdjan ici-même en France. « Je reçois à mon tour depuis dimanche, des centaines de messages tous plus délirants et menaçants les uns que les autres. Je veux simplement vous rappeler combien je partage avec vous le même fardeau, la même peine, et les mêmes menaces. Ne nous laissons pas intimider, résistons aux pressions ! » dit Nicolas Daragon et de conclure « Vive l’Artsakh libre, vive l’Arménie souveraine ! Et vive la France ! » sous des applaudissements nourris du public.
Enfin après la prière des pasteurs Luder Nassanian et René Léonian ainsi que du père Antranik Maldjian, les hymnes de l’Arménie et de la France furent chantés par le public dans lequel la présence des jeunes était très importante.
Krikor Amirzayan article et reportage-photos à Valence (Drôme)
Author: Krikor Amirzayan
Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora