Polémique du Yasukuni: Koizumi gagne victoire sur victoire devant la justice

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La justice japonaise a une nouvelle fois refusé mercredi 28 juin de condamner les visites controversées du Premier ministre Junichiro Koizumi au sanctuaire patriotique du Yasukuni à Tokyo, à l’origine de vives polémiques avec la Chine et les deux Corées.

La semaine dernière, la Cour suprême du Japon, la plus haute juridiction du pays, statuant pour la première fois sur la question, avait déjà rejeté une plainte dénonçant les visites de M. Koizumi.

La controverse autour du Yasukuni, le haut lieu spirituel du nationalisme nippon, est à l’origine d’une dégradation spectaculaire des relations entre le Japon et la Chine, les deux géants de l’Extrême-Orient.

Mercredi, la cour d’appel de Tokyo a débouté 137 plaignants japonais et sud-coréens qui affirmaient avoir subi un préjudice moral en raison des visites de M. Koizumi et du maire nationaliste de Tokyo, Shintaro Ishihara, au sanctuaire du Yasukuni, et qui réclamaient chacun 30.000 yens (200 euros) de dommages-intérêts.

Ils soutenaient également que les visites du Premier ministre violent le principe de séparation de l’Etat et de la religion inscrit dans la Constitution de 1947.

La décision du tribunal de Tokyo s’inscrit dans le droit fil de la jurisprudence nippone.

Le juge a estimé que les sentiments des plaignants relevaient de la « subjectivité » et a évité de se prononcer sur le caractère constitutionnel des visites.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2001, M. Koizumi s’est rendu chaque année au Yasukuni, la dernière fois en octobre dernier, déclenchant à chaque fois une vague de protestations chez les voisins du Japon.

Chinois et Coréens y voient la glorification de l’impérialisme nippon de la première moitié du 20e siècle.

M. Koizumi rejette systématiquement les critiques. Il dit visiter le sanctuaire par conviction personnelle pour « prier pour la paix » et « exprimer sa gratitude envers les héros de la patrie ».

Le Premier ministre japonais, en visite au Canada, a laissé entendre mercredi qu’il était prêt à se rendre une dernière fois au Yasukuni avant de quitter le pouvoir en septembre.

« Le problème n’est pas de savoir combien de fois j’y vais. C’est une question de liberté personnelle, non ? », a-t-il répondu, visiblement excédé, aux journalistes japonais qui l’accompagnaient.

Ce sanctuaire shintoïste, au coeur de Tokyo, honore les âmes de 2,5 millions de Japonais morts pour la patrie depuis la guerre civile de 1853.

Cependant, la réputation sulfureuse du monument vient des 14 criminels de guerre « de catégorie A », condamnés par les Alliés après 1945, qui y ont été secrètement enregistrés en 1978, dont l’ancien chef de guerre Hideki Tojo.

Beaucoup de Japonais sont persuadés que la Chine exploite ad nauseam la « carte du Yasukuni » afin d’exercer un moyen de chantage diplomatique, politique et économique sur le Japon.

Les relations entre les deux géants asiatiques sont au plus bas depuis leur normalisation diplomatique (1972), une crise qui se nourrit d’ambitions géopolitiques rivales, d’une course aux ressources énergétiques en mer de Chine et de contentieux historiques.

raffi
Author: raffi

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