porté par un raz-de-marée électoral selon des résultats préliminaires diffusés lundi, le président-élu mikhaïl saakachvili a annoncé un ambitieux programme de réformes pour la géorgie, république minée par la corruption et la crise économique. l´afp rappelle que les premiers résultats partiels ont dépassé les estimations des sondages effectués à la sortie des bureaux de vote dimanche, qui donnaient quelque 86% des voix en faveur de m. saakachvili. "les résultats que nous avons reçus jusqu´à présent des régions montrent que 95% des gens ont voté pour saakachvili", a ainsi dit le président de la commission électorale zourab tchiaberachvili lors d´une conférence de presse, sans préciser sur combien de bureaux de vote portaient ces chiffres.
plus tôt dans la matinée, la commission a indiqué que la participation avait atteint 83%.
le vainqueur, encore présumé, mais incontesté, de l´élection présidentielle anticipée qui a suivi la démission forcée du président edouard chevardnadzé fin novembre, a remercié dès dimanche soir la population géorgienne de son choix et annoncé ses objectifs politiques. "je voudrais remercier toute la nation, tous mes partisans. je voudrais que nous nous unissions pour construire une nouvelle géorgie", a déclaré m. saakachvili à tbilissi.
radieux aux côtés de son épouse néerlandaise, sandra, s´exprimant
alternativement en géorgien, russe, anglais et français, le leader
réformateur, accusé par ses détracteurs d´être un populiste, a réitéré nombre de promesses qu´il avait faites pendant sa brève campagne électorale : "lutte contre la corruption, consolidation du pouvoir, intégration à l´europe, normalisation des relations avec nos voisins, lutte contre la pauvreté". "notre priorité est la corruption, nous allons très rapidement faire des lois dans ce domaine", a-t-il précisé. c´est le dossier le plus difficile, selon la plupart des analystes politiques. lundi matin, la capitale a repris son aspect habituel, après une nuit calme pendant laquelle peu de gens ont célébré la victoire attendue du candidat favori. a 15h00 heure locale, les résultats complets n´étaient toujours pas connus,
pour cause de difficultés de communications dans les hautes montagnes
enneigées de la république caucasienne, a fait savoir la commission
électorale. dans les kiosques, les journaux géorgiens rappelaient au nouveau président que de nombreux tests l´attendaient. les politologues étaient du même avis."s´il n´arrive pas à changer d´équipe, à imposer des gens nouveaux à des postes-clefs, alors saakachvili va avoir beaucoup de difficultés pour mener à bien
la lutte contre la corruption", expliquait ghia anchabadzé, de l´académie des sciences de tbilissi. par ailleurs, à un an de l´ouverture de l´oléoduc btc, devant acheminer le pétrole de la caspienne vers les marchés occidentaux, la rivalité entre les
etats-unis et la russie en vue d´accroître, pour les premiers, et maintenir, pour la seconde, leur sphère d´influence dans la république caucasienne, devrait s´intensifier. m. saakachvili, démocrate pro-occidental dont les relations tendues avec
moscou se sont légèrement améliorées ces derniers jours, a réaffirmé
dimanche soir haut et fort sa position : "nous sommes pour l´intégration européenne et une coopération étroite avec les etats-unis". il a ajouté que les relations avec la russie restaient importantes, mais que moscou devait adopter une approche plus pragmatique, face à la nouvelle géorgie, notamment sur la question du séparatisme abkhaze. sur le plan intérieur, m. saakachvili compte demander au parlement, qui reste à élire, de modifier la constitution afin de créer un poste de premierministre, pour l´instant inexistant en géorgie.
