Dans son ensemble la presse turque a estimé que la visite à Ankara d’une délégation du mouvement islamiste palestinien Hamas, allait plutôt nuire à la Turquie.
« A quoi va servir cette invitation » formulée au chef du bureau politique du Hamas Khaled Mechaal, se demandait l’éditorialiste du grand journal Hürriyet.
Selon Ertugrul Özkök, Ankara a « fait hier (jeudi 16 février) l’un des pas les plus futiles et déplacés de l’histoire de la diplomatie » en acceptant Mechaal et ses quatre collaborateurs.
« Ce show diplomatique nuit à la Turquie (…) Il y aura un prix à payer pour cette démarche insignifiante », souligne l’éditorialiste.
Pour le journal libéral Radikal, la volonté du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan de servir d’intermédiaire entre Israël et le Hamas, misant sur les bonnes relations qu’Ankara entretient avec les deux parties, est tombée à l’eau en raison de la réaction véhémente de l’Etat hébreu à l’arrivée de M. Mechaal.
« Peut-il y avoir de médiation unilatérale? », s’interroge le journal.
Selon les journaux, il avait été prévu dans un premier temps que les dirigeants du Hamas rencontrent M. Erdogan mais cet entretien aurait été annulé en raison des « pressions internationales ».
La plupart des journaux établissaient un parallèle entre le Hamas et les rebelles séparatistes kurdes du PKK (parti des Travailleurs du Kurdistan), deux organisations qualifiées de terroristes par la Turquie, l’Union européenne et les Etats-Unis notamment.
« L’AKP sur le sable mouvant », titrait ainsi le journal d’expression anglaise The new Anatolian, indiquant que la visite du Hamas a attiré les foudres des Etats-Unis et d’Israël.