En contradiction avec le Premier ministre Nikol Pachinian, le ministre des Affaires étrangères Ara Ayvazian a insisté vendredi sur le fait que les demandes sans précédent de l’armée arménienne pour la démission du gouvernement ne constituaient pas une tentative de coup d’État.
«Bien sûr, les résultats de l’agression déclenchée par l’Azerbaïdjan ont eu un impact négatif sur la stabilité interne en Arménie, mais je ne suis pas du tout d’accord avec la qualification des [récents événements de] tentative de coup d’État en Arménie», a déclaré Ayvazian à Al- Télévision Arabiya lors d’une visite aux Emirats Arabes Unis.
«C’était une sorte de positionnement politique de certains membres de l’état-major [de l’armée arménienne]», a-t-il commenté dans une interview publiée par le ministère des Affaires étrangères arménien. «Ils viennent de faire une déclaration politique, ce qui n’est pas une tentative de coup d’État en soi. C’était aussi l’évaluation de différents pays et organisations internationales.
«Il n’y a aucun élément d’un coup d’État en Arménie. L’Arménie continue d’être une démocratie et la situation actuelle, comme je l’ai dit, sera traitée conformément aux normes démocratiques de notre société. »
Dans une déclaration du 25 février, les hauts gradés de l’armée arménienne ont exigé la démission de Pachinian et de son gouvernement, les accusant d’avoir mis le pays «au bord de la destruction» après la guerre de l’année dernière au Haut-Karabakh.
Pachinian a rejeté la demande comme une tentative d’organiser un coup d’État militaire. Il a organisé à deux reprises des rassemblements à Erevan pour contrer ce qu’il a appelé les tentatives soutenues par l’opposition pour mettre fin au «pouvoir du peuple».
Le Premier ministre a également limogé le général Onik Gasparian, chef de l’état-major général de l’armée. Gasparian a dénoncé cette décision comme inconstitutionnelle et a annoncé qu’il la contesterait devant le tribunal.
Pachinian n’a pas accusé l’armée d’avoir tenté de s’emparer du pouvoir lorsqu’il a rencontré mercredi d’autres généraux qui ont signé la déclaration du 25 février. Au lieu de cela, il les a remerciés pour leur service militaire.
«J’ai confiance en vous et je crois que vous avez servi le pays de bonne foi», a ajouté Pachinian.
