Pour une aide médicale personnalisée gratuite pour les réfugiés d’Artsakh

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D’abord un témoignage, celui d’Armen qui a tout perdu comme les 100 000 réfugiés de l’Artsakh avec sa famille et ses propres parents.
Ce témoignage vaut ce qu’il vaut et on n’oserait pas le généraliser n’étant pas sur place. Mais s’il constitue une anomalie, c’est déjà un problème car il ajoute un abandon à un autre abandon, une injustice arménienne à une injustice azerbaïdjanaise. C’est en quoi le fait demeure intolérable. Même s’il n’est pas question ici de porter la critique contre quelque association humanitaire que ce soit, sachant que l’intérêt collectif des réfugiés passe outre l’intérêt des particuliers et que l’Etat arménien n’était sans doute pas préparé à accueillir aussi brutalement un tel afflux de personnes en détresse.
Le père d’Armen a de sérieux problèmes de santé dus à son âge et probablement aussi au traumatisme de l’exode.
( Je précise que ces témoignages sont adressés à un ami commun vivant en France et non à moi directement)
Témoignage 1 (20 novembre)
Bonjour, mon ami. Il ne nous reste plus rien. On va s’en sortir. Je vais chercher les réponses demain et appeler le médecin. Merci pour le dérangement.
Nous achetons de la nourriture. Nous achetons des médicaments. J’ai demandé une pension. Ils n’ont encore rien dit. Nous devrons attendre. Nous avons payé le gaz, l’eau et d’autres taxes.
Pour la nourriture, oui. Les médicaments coûtent cher. Cher A., j’ai déjà honte. Je ne connais pas le coût de l’opération. J’ai peur rien que d’y penser. Par exemple, pour rendre la scintigraphie (150$) gratuite, j’ai dépensé 40 $ en licence. Et chaque permis coûte de l’argent. Il n’y a pas d’aide gratuite même pour un examen en laboratoire, avant l’opération. Chaque jour, mon père doit prendre des médicaments.
J’ai peur de ne pas pouvoir payer le loyer. Je suis désolé d’avoir à tout raconter. Je n’ai jamais imaginé que nous serions un jour dans une telle situation.
Tout le monde parle et écrit concernant l’aide de l’Etat, mais en fait, beaucoup n’ont rien reçu. Et de fait toutes les personnes ont dû payer pour louer des appartements.
L’aide et les produits ont été principalement reçus par les personnes qui ont trouvé refuge dans la zone frontalière.
Mon ami, tu m’as aidé plusieurs fois. Je dis tout ça entre hommes. Nous sommes des gens ouverts et disons les choses comme elles sont vraiment. Je sais que tu n’es pas dans la même situation que nous. Je te suis reconnaissant pour tout ce que tu fais pour nous.
Témoignage 2 (27 novembre)
L’anesthésiste n’est pas sûr, car quatre heures sous anesthésie, c’est sérieux. Nous devons faire un examen avec des instruments. Ensuite, le médecin donnera ses conclusions. Des médicaments seront nécessaires pour augmenter la capacité pulmonaire afin que le père puisse supporter l’anesthésie. C’est la chirurgie la plus difficile en urologie. Tous les tests et procédures sont payants et très coûteux pour nous. Je ne dis pas ça pour nous aider. Je sais que c’est impossible. On se parle entre hommes. Y a-t-il des organisations caritatives de la diaspora arménienne en France? Si nécessaire, je suis prêt à fournir tous les documents concernant mon père. La consultation à elle seule coûte 40$. Savez -vous de quoi il s’agit quand on parle de consultation ? Vous allez chez le médecin, dites bonjour et vous devez passer à la caisse.
Témoignage 3 (29 novembre)
Aujourd’hui nous sommes allés chez le cardiologue, j’ai payé. Puis chez le pneumologue. Il a dit que la tomodensitométrie était payante. Puis la spirométrie payante, puis la consultation payante. J’ai dit que je ne pouvais pas payer autant et je suis parti.
Nous croyons savoir que chaque réfugié a reçu 100 000 drams par personne. Pas la suite entre 40 000 et 60 000 drams pendant 6 mois.
En fait, les missions médicales qui travaillent en Arménie n’ont pas vocation à aider les personnes en particulier. Ce qui peut se comprendre. Toutefois, on est en droit de conclure qu’il existe une faille dans le problème des soins à apporter d’urgence aux réfugiés en détresse.
J’ajoute que les loueurs ar méniens d’appartements n’y vont pas de main morte quand il s’agit de louer à des réfugiés arméniens. Là aussi une loi semble nécessaire.
A chacun de se faire son opinion.
Denis Donikian

La rédaction
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