Le président russe Vladimir Poutine a averti l’Union européenne vendredi que l’indépendance du Kosovo, province serbe à majorité albanaise, pourrait attiser les séparatismes dans d’autres régions, a rapporté une source diplomatique européenne.
Lors du sommet UE-Russie d’Helsinki, le président russe a « amicalement mais fermement » mis en garde contre les « répercussions » d’une éventuelle partition de la Serbie et du Kosovo sur d’autres conflits régionaux, selon cette source.
La Russie, alliée traditionnelle de Belgrade, est elle-même en pleine crise avec la Géorgie, une crise alimentée notamment par leurs désaccords sur les provinces séparatistes géorgiennes pro-russes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.
L’UE a estimé au contraire que le cas du Kosovo était « sui generis ». « Le message de l’UE a été: le Kosovo n’a pas d’implication ailleurs, c’est un cas à part », selon la même source.
L’UE était notamment représentée au sommet d’Helsinki par son diplomate en chef, Javier Solana, le chef du gouvernement finlandais Matti Vanhanen pour la présidence tournante et le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso.
Le Kosovo est administré par l’ONU depuis les bombardements de l’OTAN en 1999, destinés à faire cesser la répression de l’ex-président serbe Slodoban Milosevic contre les séparatistes albanais.
Neuf mois de pourparlers entre Belgrade et Pristina sur le statut final de la province se sont conclus par un échec, selon le médiateur de l’ONU, Martti Ahtisaari, qui remettra ses propositions après les élections législatives serbes du 21 janvier prochain.
Les Kosovars albanais, majoritaires à 90%, réclament l’indépendance mais Belgrade n’est disposé à leur accorder qu’une large autonomie.
Toujours selon la même source, l’UE a exhorté la Russie à « rester en contact étroit » avec M. Ahtisaari, accusé de « partialité » par Belgrade.
La Russie constitue avec quatre pays de l’UE (Grande-Bretagne, Allemagne, France et Italie) et les Etats-Unis le « groupe de contact » sur le Kosovo.