Le président russe Vladimir Poutine a demandé vendredi à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de faire pression sur la Géorgie, qui selon lui attise délibérément les tensions et prépare une action armée en Ossétie et en Abkhazie.
« L’OSCE devrait s’efforcer de provoquer un changement cardinal dans la voie suivie par l’actuelle direction de la Géorgie, qui ne vise qu’à accroître la tension », écrit M. Poutine dans une lettre adressée au chef de l’OSCE, Karel De Gucht.
« L’irresponsabilité des autorités géorgiennes ne peut rester plus longtemps ignorée de la communauté internationale », poursuit le texte, rendu public par le service de presse du Kremlin.
Le chef de l’Etat russe accuse également la Géorgie de « préparer un scénario militaire pour régler les conflits avec l’Abkhazie et l’Ossétie » du sud, deux territoires séparatistes géorgiens qui jouissent d’une indépendance de facto depuis des conflits armés au début des années 1990, et que le président géorgien Mikheïl Saakachvili entend reconquérir.
La Russie, dont des militaires assurent une mission de force d’interposition dans ces territoires, est accusée par les Géorgiens de soutenir les séparatistes.
La crise diplomatique entre Moscou et Tbilissi a éclaté le 27 septembre, avec l’arrestation en Géorgie de quatre officiers russes soupçonnés d’espionnage, finalement libérés. La Russie a rapatrié son personnel diplomatique, interrompu toutes ses liaisons avec la Géorgie et multiplié les contrôles de Géorgiens sur son territoire.
« Des contacts normaux, fondés sur le respect mutuel, doivent être restaurés entre la Russie et la Géorgie », déclarait jeudi Karel De Gucht dans l’International Herald Tribune, après avoir appelé la veille les deux pays à « baisser le ton de leurs propos, s’abstenir de nouvelles provocations, et à reprendre le dialogue ».
