Le président russe Vladimir Poutine a eu des conversations téléphoniques avec le premier ministre arménien Nikol Pashinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev le 1er et le 2 novembre, respectivement, selon le Kremlin.
« Les questions relatives au règlement du conflit du Haut-Karabakh ont été discutées en profondeur », selon une brève déclaration du bureau du président russe.
Le 31 octobre, Pashinian a envoyé une lettre à Poutine dans laquelle, invoquant un traité de 1997 avec la Russie, il demande officiellement à Moscou de « définir les types et le montant de l’assistance » qu’elle peut fournir à l’Arménie. Pashinian a déclaré que les combats entre les forces arméniennes au Haut-Karabakh et en Azerbaïdjan qui ont éclaté fin septembre approchaient des frontières du pays et que certains empiètements sur le territoire de la République d’Arménie ont déjà eu lieu.
En réponse à cette lettre le même jour, le ministère russe des Affaires étrangères a réaffirmé l’engagement de Moscou envers l’Arménie dans le cadre du traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle de 1997, en déclarant que « la Russie apportera toute l’assistance nécessaire à Erevan si des opérations militaires ont lieu directement sur le territoire de l’Arménie ».
Dans le même temps, le ministère russe a de nouveau appelé les parties au conflit du Haut-Karabakh à arrêter immédiatement les opérations militaires, à désamorcer la situation et à reprendre des « négociations de fond » pour parvenir à un règlement pacifique.
Auparavant, le premier ministre arménien avait également signalé l’accord d’Erevan pour le déploiement de soldats de la paix russes dans la zone de conflit du Haut-Karabakh, mais avait déclaré qu’une telle mesure nécessiterait le consentement de toutes les parties au conflit.
Dans le même temps, le président Aliyev a appelé lundi la Russie à maintenir sa neutralité dans le conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabakh, compte tenu de son statut de médiateur international.
Selon Interfax-Azerbaïdjan, lors de sa réception à Bakou du secrétaire général du Conseil de coopération des États turcophones, Bagdad Amreyev, M. Aliyev a déclaré « Le premier ministre arménien a envoyé une lettre au président de la Fédération de Russie, demandant un soutien militaire. C’est tout à fait inacceptable. Et il n’y a absolument aucune raison à cela, car nous menons des actions sur notre territoire, nous vainquons l’ennemi sur nos terres, nous les libérons de l’occupation arménienne, alors que nous n’attaquons pas le territoire de l’Arménie ».
Aliyev a poursuivi en disant qu’en tant que co-président du groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Russie est censée maintenir une position neutre sur cette question, ce qui, selon lui, est stipulé par le mandat de l’OSCE, dont la co-présidence du groupe de Minsk comprend également les États-Unis et la France.
La guerre du Haut-Karabakh a éclaté le 27 septembre, les parties arménienne et azerbaïdjanaise s’accusant mutuellement d’avoir déclenché les hostilités.
Les efforts diplomatiques des pays coprésidant le Groupe de Minsk de l’OSCE pour mettre fin à l’effusion de sang ont échoué jusqu’à présent. Trois accords de cessez-le-feu humanitaire négociés séparément par Moscou, Paris et Washington les 10, 17 et 26 octobre se sont effondrés en quelques heures, les deux parties accusant l’autre de ne pas respecter les accords.
P.S Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007 Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave, t N.W. Washington DC 200
