Le Premier ministre Nikol Pashinian s’est dit préoccupé par l’aggravation des tensions dans le Haut-Karabakh lorsqu’il a rencontré le président russe Vladimir Poutine vendredi pour la deuxième fois en un peu plus de deux semaines.
Les deux dirigeants ont eu de nouveaux entretiens à Bichkek, la capitale du Kirghizstan, en marge d’un sommet de l’Union économique eurasienne. Ils s’étaient déjà rencontrés à Erevan le 23 novembre.
Au début de leur conversation, M. Pashinian a noté que l’unique route reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie avait été bloquée par un groupe de fonctionnaires azerbaïdjanais pendant plusieurs heures le 3 décembre.
« Il y a de très grandes inquiétudes dans le Haut-Karabakh à ce sujet », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il souhaite discuter avec Poutine de « toutes les questions importantes de sécurité régionale ».
Dans son discours d’ouverture, Poutine n’a fait aucune mention de la situation dans la zone de conflit du Karabakh. Au lieu de cela, il a vanté la croissance du commerce russo-arménien, qui a consolidé le statut de la Russie en tant que premier partenaire commercial de l’Arménie.
Le gouvernement azerbaïdjanais a affirmé que les fonctionnaires de ses ministères de l’environnement et de l’économie ont bloqué une section de la route parce qu’ils voulaient enquêter sur l’activité minière « illégale » dans le Karabakh et ses « conséquences écologiques ». Il a déclaré qu’ils avaient convenu, avec les forces russes de maintien de la paix stationnées au Karabakh, d’élaborer une « feuille de route pour la surveillance de l’environnement » dans la zone minière.
Bakou avait auparavant accusé l’Arménie de transporter des armes au Karabakh par le biais du « corridor de Lachin ».
Les responsables arméniens et karabakhs ont fermement démenti cette affirmation. Ils ont déclaré que Bakou cherchait à fermer le corridor en violation du cessez-le-feu négocié par la Russie, qui a mis fin à la guerre arméno-azerbaïdjanaise de 2020.
Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, se serait plaint jeudi de l’utilisation « illégale » de l’autoroute Arménie-Karabakh lors d’un appel téléphonique avec la secrétaire d’État adjointe américaine Karen Donfried.
Mme Donfried a également téléphoné au ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan. Selon le ministère arménien des Affaires étrangères, M. Mirzoyan lui a dit que la situation dans la zone de conflit était volatile car « la probabilité de nouvelles provocations azerbaïdjanaises reste élevée. »
M. Mirzoyan a déclaré mercredi que les parties au conflit continuent d’être en désaccord sur les principales dispositions d’un traité de paix arméno-azerbaïdjanais demandé par Bakou.
Armen Grigorian, secrétaire du Conseil de sécurité arménien, a fait écho à cette déclaration vendredi. Il a déclaré que le refus de la partie azerbaïdjanaise de discuter des garanties de sécurité pour la population arménienne du Karabakh entrave les progrès vers la signature de l’accord de paix.
M. Grigorian a maintenu son affirmation selon laquelle lui et Hikmet Hajiyev, un haut fonctionnaire azerbaïdjanais, avaient convenu d’un « mécanisme international » pour de telles discussions lors de leur réunion de septembre à Washington, organisée par le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan. Hajiyev a catégoriquement nié un tel accord plus tôt dans la journée de vendredi.
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