Poutine réserve à la France sa première visite en tant que Premier ministre

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Vladimir Poutine réserve à la France son premier grand déplacement à l’étranger, jeudi et vendredi, en tant que chef du gouvernement, une fonction dans laquelle il reste omniprésent sur tous les fronts de la politique russe, y compris étrangère.

Signe du rôle prédominant qu’il continue de jouer, le président français Nicolas Sarkozy l’a invité à dîner jeudi, après sa rencontre à 18H00 (16H00 GMT) avec son homologue François Fillon.

« Le président avait promis à Vladimir Poutine de le recevoir à Paris pour son premier déplacement à l’étranger » en tant Premier ministre, a expliqué l’Elysée.

Le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov, a précisé que le choix de la France pour cette première grande visite à l’étranger – après un déplacement au Bélarus vendredi – était « évidemment lié à la présidence française de l’Union européenne », qui débute le 1er juillet.

Heureuse coïncidence du calendrier, les pays de l’Union européenne ont justement approuvé lundi, à trois jours de ce déplacement, le lancement de négociations avec Moscou sur un nouvel accord de partenariat stratégique UE-Russie, censé mettre fin à deux ans de crise.

Les négociations autour de ce nouveau partenariat économique doivent être lancées fin juin au cours d’un sommet à Khanty-Mansiïsk, en Sibérie, juste avant la présidence française.

D’ores et déjà, l’annonce de cette première grande visite à l’étranger de M. Poutine relance les conjectures en Russie sur sa difficulté à céder ses prérogatives de politique étrangère au nouveau président, Dmitri Medvedev, entré en fonction le 7 mai.

« Ce n’est pas dans la tradition russe qu’un Premier ministre se rende en visite d’Etat dans un autre pays. Le statut actuel de Poutine est extraordinaire pour la Russie », analyse le politologue Dmitri Orechkine, du centre d’études Merkator, selon lequel ce voyage vise à montrer que M. Poutine reste le meneur du tandem formé avec M. Medvedev.

Dans les capitales occidentales, il reste aussi sans conteste un interlocuteur de premier plan. « Pour nous, le chef c’est toujours Poutine », commentait sans ambages récemment un haut responsable européen en visite à Moscou.

M. Medvedev, chef de la politique étrangère et de la défense selon la Constitution, a réservé quant à lui à la Chine la primeur de son premier grand voyage à l’étranger, les 23 et 24 mai. M. Poutine doit y rencontrer pour sa part le président américain George W. Bush aux Jeux olympiques en août à Pékin.

« Notre Premier ministre n’est pas un chef d’Etat, c’est le dirigeant de la société, des forces politiques », justifie quant à lui Sergueï Markov, politologue et député de Russie unie, le parti de M. Poutine, reprenant l’idée très médiatisée en Russie d’un Poutine resté le « leader national », au-dessus du président.

« L’influence colossale de Poutine s’explique par le fait qu’il est resté le leader de la société. Et c’est la société qui décide des questions stratégiques, de la façon dont le pays doit se développer, du choix de ses partenaires », assure-t-il à l’AFP, se disant sûr que « cela ne viole pas l’équilibre du tandem ».

Pour Konstantin Simonov, directeur du Fonds de la sécurité énergétique nationale, M. Poutine va axer désormais ses visites à l’étranger sur l’économie, laissant les questions qui fâchent à son successeur au Kremlin.

Rappelant dans une tribune mardi dans le journal des affaires Vedomosti une époque où M. Poutine était « bombardé de questions sur la démocratie et les droits de l’homme » en Occident, il ajoute: « Désormais, il pourra dire qu’il ne s’occupe pas de politique, que c’est du ressort du président ».

M. Poutine sera, entre autres, accompagné à Paris par le chef de l’Agence atomique russe (Rosatom) Sergueï Kirienko et des responsables de la banque publique VTB et du géant automobile Avtovaz, partenaire du français Renault, selon son service de presse.

raffi
Author: raffi

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