Poutine se veut optimiste quant à un règlement du conflit arméno-azéri

Se Propager

Au lendemain de la trêve que l’armée russe avait imposée à la frontière arméno-azérie, mettant fin à des combats d’une intensité inédite depuis l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020, le président russe Vladimir Poutine, s’exprimant jeudi 18 novembre devant un parterre de diplomates à Moscou, s’est voulu optimiste quant aux perspectives de règlement du conflit. “Les derniers affrontements le long de la frontière arméno-azérie prouvent que la situation là bas ne s’est pas encore calmée. La mission des soldats de la paix russes [au Haut-Karabagh] comme garants du cessez-le-feu et de la sécurité des populations civiles est extrêmement importante”, a d’abord déclaré V. Poutine, en ajoutant que “le rôle de la diplomatie russe se confirme toujours plus dans ses efforts continus en vue de régler le différend entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, de restaurer les liens économiques dans le Sud Caucase et la réouverture des corridors de transport”. “Nous avons créé une commission inter-Etat ad hoc au niveau des vice-premiers ministres, elle fonctionne, et de mon point de vue, les prévisions ne sont pas mauvaises. En fait, tous les pays de la région, dont la Russie, aspirent à parvenir à un règlement durable du problème”, a ajouté le leader russe. Peu avant, dans la journée de jeudi, le premier ministre arménien Nikol Pachinian avait affirmé que les propositions présentées par le ministère russe de la défense concernant “le stade préparatoire du processus de délimitation et de démarcation” de la frontière arméno-azerie était acceptable pour Erevan, sans fournir plus de détails. La déclaration de Pachinian intervenait deux jours après l’escalade de violence le long de cette frontière arméno-azérie au tracé imprécis, qui a fait des victimes dans chaque camp ; les forces azéries auraient capturé au moins 13 soldats azéris, une vingtaine d’autres étant portés disparus. Ces combats, les plus violents depuis un an, ne manqueront pas d’être mis à profit pour justifier l’urgence d’une démarcation de frontières entre les deux pays du Sud Caucase. L’Arménie semble s’être résignée à ce processus qui l’engagerait, à terme, à reconnaître l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, qui entend bien en profiter pour revendiquer sa souveraineté sur le Karabagh. On n’en est pas là, heureusement, mais lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, jeudi, Pachinian a jugé « acceptables » pour l’Arménie les propositions du ministère russe de la défense sur les prémisses du processus de délimitation et de démarcation” de la frontière. Pachinian avait dans le même temps demandé au ministre arménien de la défense Suren Papikian “de clarifier les détails” des propositions de son homologue russe. “Essayons de mettre en œuvre le processus dans le cadre des propositions formulées par la Fédération de Russie”, avait déclaré Pachinian, sans en dire davantage. La veille, lors d’une séance de questions au gouvernement au Parlement, Pachinian avait accusé l’Azerbaïdjan de torpiller le processus en refusant de répondre à trois propositions russes sur la délimitation et la démarcation formulées depuis mai dernier, lorsque les incursions azéries dans les zones frontalières du sud de l’Arménie avaient souligné l’urgence d’un tel processus entre les deux ex-Républiques soviétiques. Pachinian avait rappelé que près de six mois avant il avait déclaré lors d’une réunion du gouvernement qu’il y avait un document sur la table qui ne demandait qu’à être signé. “Mais pourquoi ce document n’a-t-il pas été signé? [Le document n’a pas été signé] parce qu’il n’a pas atteint l’étape d’une proposition de signature… A mon sens, le processus n’a pas avancé parce que l’Azerbaïdjan n’a pas fourni de réponse concrète”, avait déclaré Pachinian. Alors qu’elle s’employait à faire terme les armes à la frontière arméno-azérie le 16 novembre, la Russie réitérait son appel aux deux parties pour qu’elles s’engagent dans le processus de délimitation et de démarcation de la frontière. “Les derniers développements montrent l’importance de ce processus, y compris la nécessité d’une commission ad hoc travaillant sur la base des propositions faites par la partie russe”, avait indiqué de son côté la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères Maria Zakharova lors d’une conférence de presse à Moscou mercredi. Lors d’une rencontre avec le secrétaire du Conseil de sécurité de l’Arménie Armen Grigorian à Moscou le même jour, son homologue russe Nikolay Patruchev avait déclaré que la partie russe était prête à fournir l’aide appropriée à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan dans la délimitation et la démarcation de leur frontière commune. Peu avant, les Etats-Unis et l’Union européenne avaient aussi pressé Erevan et Bakou d’œuvrer en vue de la résolution des “questions en suspens”, dont la démarcation des frontières.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut