Poutine veut croire en la solidité des liens entre la Russie et l’Arménie

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Le président russe Vladimir Poutine a laissé entendre jeudi 14 décembre que l’Arménie n’était pas désireuse de quitter les alliances militaires et économiques dirigées par la Russie quand bien même son leader, le premier ministre Nikol Pachinian, en a boycotté dernièrement les sommets et réunions, confirmant un froid durable entre la Russie et son allié traditionnel au Sud Caucase. Répondant indirectement aux accusations répétées des autorités arméniennes, relatives au lâchage par les Russes de leurs alliés arméniens face aux attaques de l’Azerbaïdjan contre le Karabagh et l’Arménie, Poutine, reprenant l’argumentaire russe, a rejeté sur Nikol Pachinian la prise du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan fin septembre et l’exode de sa population arménienne autochtone, que les soldats de la paix russes déployés depuis fin 2020 avaient pour mandat de protéger. “Je ne pense pas qu’il soit dans l’intérêt de l’Arménie de mettre fin à son adhésion à la CEI [Communauté des Etats indépendants], à l’UEE [Union Eurasiatique économique] et à l’OTSC [Organisation du traité de sécurité collective]”, a déclaré le président russe lors de sa conférence de presse de fin d’année à Moscou, en ajoutant : “En dernier ressort, cela relève du choix de l’Etat ”. “Quant à l’absence du premier ministre d’Arménie [Nikol Pachinian] d’évènements communs, nous savons que cela est dû à certains processus en Arménie et n’est lié en rien à quelque volonté ou refus de continuer à œuvrer dans le cadre de l’intégration de ces associations. Nous verrons comment la situation évoluera ”, a poursuivi Poutine. Ces « processus » sont “liés au Karabagh”, a précisé Poutine, dans une allusion à l’offensive militaire de l’Azerbaïdjan des 19-20 septembre lancée dans la région malgré la présence du contingent russe des soldats de la paix. “Mais ce n’est pas nous qui avons abandonné le Karabagh ”, a poursuivi Poutine en ajoutant : “C’est l’Arménie, en reconnaissant que le Karabagh était une partie de l’Azerbaïdjan. Ils l’ont fait en connaissance de cause et ne nous ont pas même informés qu’ils allaient prendre une telle décision ”. Un argument déjà avancé par Poutine, qui avait justifié la passivité des soldats de la paix russes face à l’attaque de l’armée azérie en faisant valoir que leur mandat avait été directement affecté et limité par la décision de Pachinian de reconnaître la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Karabagh lors des négociations sous médiation occidentale. Un argument bien sûr rejeté par les autorités arméniennes, qui dénoncent une trahison de la Russie, même si Pachinian semblait rejoindre Poutine sur la question des responsabilités arméniennes, en faisant état dernièrement, à l’occasion de l’anniversaire du référendum d’indépendance du Haut-Karabagh en 1991, du caractère « inévitable » de la dissolution du Karabagh, du fait du statut des négociations dont son gouvernement avait hérité en accédant au pouvoir à Erevan en 2018. Si Pachinian laissait entendre ainsi que la perte du Karabagh s’inscrivait dans le droit fil du processus de négociations sous l’égide du Groupe de Minsk que lui avaient légué ses prédécesseurs lorsqu’il a pris le pouvoir en mai 2028, les dirigeants arméniens, quant à eux, ont rejeté généralement la faute sur la Russie qui aurait failli à ses obligations de solidarité et d’alliance et se serait abstenue d’empêcher, d’arrêter et même de condamner l’opération militaire de l’Azerbaïdjan en violation des termes du cessez-le-feu du 9 novembre 2020 sous l’égide de Poutine qui avait mis fin à la guerre sanglante entre Arméniens et Azéris au Karabagh. L’exode de l’ensemble de la population arménienne du Karabagh qui en a résulté a aggravé les tensions déjà vives entre Moscou et Erevan. Pachinian et d’autres hauts responsables arméniens depuis lors ont boycotté les réunions avec leurs homologues des autres ex-Républiques soviétiques membres de l’OTSC, de l’UEE et de la CEI, même si, pour ces deux dernières organisations, qui vont se réunir en sommet très prochainement, la présence de Pachinian semble avoir été confirmée. L’attitude des autorités arméniennes a alimenté les spéculations sur un possible retrait de ces organisations de l’Arménie, qui s’est rapprochée dans le même temps de l’Union européenne et des Etats-Unis. Si Poutine a voulu se montrer optimiste sur ce point, le ministère russe des affaires étrangères a multiplié les critiques à l’encontre de Pachinian, accusé de vouloir « détruire » systématiquement les relations arméno-russes. La semaine dernière, il avait ainsi critiqué Erevan pour avoir ignoré ses récentes offres relatives à l’organisation d’autres pourparlers de paix arméno-azéris, en mettant en garde Pachinian sur les conséquences néfastes qu’aurait pour le peuple arménien sa préférence affichée pour la médiation occidentale.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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