Précisions sur la tournée du groupe de Minsk et les intentions d’Aliev

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Erevan le 11 novembre 2001-Armenews-< /B>: La récente tournée des co-présidents du Groupe de Minsk s’est donc achevée le 8 novembre à Erevan. A l’instar de leurs précédentes missions les diplomates ont repris un itinéraire désormais classique : Bakou, Stepanakert, Erevan, Gumri et à nouveau Erevan. La dernière tournée avait eu lieu en juillet dernier. Ce voyage a donné l’occasion aux officiels de l’OSCE d’entreprendre un certain nombre de démarches symboliques devenues quasi traditionnelles .Comme à chaque fois on commence par Bakou, sans doute pour montrer l’importance de ce pays dans la politique occidentale. Là, on n’oublie pas de rencontrer des représentants des minorités religieuses de la capitale azérie pour souligner la nécessité de réformes démocratiques dans ce pays qui ne brille pas dans ce domaine. Puis, on passe ostensiblement à Stepanakert en coupant la ligne de démarcation ? cette fois dans la région de Martakert du Karabagh – vraisemblablement pour montrer d’abord la volonté de faire la paix et celle d’effacer les lignes de démarcation ; mais aussi en signe d’allégeance à l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Ce show tout en symboles n’a pas été sans incident : les militaires azéris n’ayant pas déminé la ligne de démarcation inutilisée depuis neuf ans, plusieurs d’entre eux ont été blessés à la suite d’une explosion. Autre geste remarqué, après leur dernier arrêt à Erevan, les co-présidents ont visité la ville de Gumri qui a fortement pâti du séisme de 1988 et ont inspecté la frontière arméno-turque que traverse la voie ferrée Gumri-Kars. Le message est encore une fois clair : le règlement sera suivi de la levée du blocus, et peut-être aussi de l’octroi de subsides pour la reconstruction de la zone sinistrée. En ce qui concerne le contenu et les résultats, certaines informations ont filtré malgré les consignes de silence. Du côté du co-président russe, on souligne à nouveau que la clé du règlement se trouve entre les mains des présidents arménien et azéri et non entre celles de leur voisin du nord, ce qui évidemment ne manque pas d’engager la responsabilité de ces derniers. En accord avec son homologue russe, le co-président français précise que le Groupe n’est pas porteur de propositions innovantes, mais qu’il y a quelques idées nouvelles relatives à certains détails controversés sur des propositions déjà étudiées à Paris et à Key West. Une antienne de l’OSCE qui se refuse à avancer de nouvelles propositions estimant que tout ce qu’il était possible de faire en termes d’innovation avait été déjà fait. Du côté américain on souligne que la communauté internationale et les Etats-Unis sont depuis les événements du 11 septembre plus que jamais intéressés par le règlement rapide du conflit. Les trois co-présidents affirment en ch’ur qu’il n’y a pas de division entre eux et qu’ils sont d’accord sur les termes du règlement. Le co-président russe avait récemment fait observer que son pays était celui qui perdait le plus avec l’animosité des relations arméno-azéries. Enfin, tous trois proclament à qui veut l’entendre qu’ils continueront de plus belle leurs efforts pour la paix. En ce qui concerne les résultats de la tournée, les co-présidents déclarent à l’unanimité qu’ils sont optimistes et qu’ils n’ont pas l’impression d’avoir perdu leur temps. Ce sentiment se fonde en partie sur le fait qu’ils sont parfaitement au courant des positions des deux présidents et que chacun de ceux-ci, à son tour, conçoit très bien les prises de position de son alter ego. Dans ce jargon diplomatique, on relève deux nouveautés. Ainsi, après la visite à Bakou, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Viatcheslav Troubnikov qui s’est joint aux négociations depuis Key West, a assuré qu’Aliev n’optait que pour une solution strictement pacifique du conflit, et ce malgré les déclarations belliqueuses des officiels et hommes politiques azéris au cours de ces derniers mois. Selon lui, Aliev jouit d’assez d’autorité pour pouvoir éviter la guerre. Cette tournée a donc rempli un de ces objectifs : clarifier la position réelle de l’Azerbaïdjan. Les diplomates auraient également réussi, selon leurs propres termes, à  » générer une atmosphère de confiance  » entre les partis du conflit. Une formule nébuleuse qui fait écho aux rumeurs qui veulent qu’on ait proposé à la partie arménienne d’évacuer sans conditions, en signe de bonne volonté, certaines portions des territoires conquis. Dernier fait révélateur, les négociations avec le président azerbaïdjanais ont duré quatre heures, alors qu’avec Robert Kotcharian elles n’ont duré que deux heures, ce qui pourrait indiquer le degré de coopération de chacun des chefs d’Etat avec le groupe de Minsk ; Aliev ayant besoin peut-être du double de temps pour se rendre aux raisons des diplomates de l’OSCE. Quoi qu’il en soit, la relance des négociations bilatérales entre les présidents arménien et azéri n’est peut-être pas très éloignée, et ce malgré les déclarations négatives émises le 10 novembre par le chef de l’administration présidentielle azerbaïdjanaise. Il a en effet affirmé que son pays refusait catégoriquement de donner une suite favorable à la dernière proposition du Groupe de Minsk qui ne se différencie  » que très peu  » de celles de Key West et de Paris.
Le 30 novembre se tiendra le sommet de la CEI qui fête le 10ème anniversaire de sa constitution. Dans ce cadre, il est assez probable que se tiendra une rencontre entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Russie qui ont pris l’habitude d’y débattre des problèmes régionaux. La Russie désireuse de transformer son pacte de sécurité régionale pourrait parrainer un nouveau round de négociations directes entre Aliev et Kotcharian, avec la présence du président Poutine.

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Author: raffi

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