Premier procès au pénal de négationnistes du génocide arménien en France

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Le premier procès au pénal des jeunes d’origine turque qui, le 27 novembre 2004, avaient attaqué cinq militants anti-négationnistes appartenant au CCAF (Conseil de Coordination des Organisations arméniennes de Drôme-Ardèche), s’est tenu ce matin à Valence.
Le Procureur a requis 4 à 6 mois avec sursis.

Quatre plaignants de la partie civile* étaient présents à l’audience de ce matin qui se tenait à 8H30 au Tribunal de Grande Instance de Valence. Une cinquantaine de sympathisants, dont certains venus de Marseille, avait tenu à apporter soutien et réconfort aux victimes qui, deux ans après les faits d’une extrême violence, sont toujours traumatisées.

Rappelons que le 27 novembre 2004, un groupe de cinq jeunes Français d’origine arménienne, faisant signer des pétitions demandant, en préalable aux négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, la reconnaissance du Génocide Arménien par Ankara, s’était fait violemment agressé et insulté par une soixantaine de jeunes d’origine turque proférant des menaces de mort : « Nos parents ont massacré vos parents et on va finir le travail. On va tous vous brûler ». Ce lynchage en règle avait eu pour conséquence l’hospitalisation des cinq jeunes Français d’origine arménienne souffrant de fractures et de contusions multiples et des séquelles psychologiques pour deux jeunes filles, parentes des victimes ayant assisté à l’agression.

Trois des jeunes agresseurs, d’origine turque, avaient été interpellés et ont comparu ce matin au Tribunal pour répondre de leurs actes. Ils n’en ont vraisemblablement pas saisi la gravité, puisqu’ils sont venus ce matin à l’audience, accompagnés d’une centaine de personnes en renfort.

Les avocats de la partie civile, Me Tcholakian (du Barreau de Paris et membre de l’AFAJA), et Me Tatiguian de Valence, ont axé leurs plaidoiries sur la liberté d’expression et le dialogue : si les messages véhiculés sur le stand tenu par les cinq militants anti-négationnistes déplaisaient aux jeunes issus de la communauté turque, il appartenait à ces derniers de répondre par les mêmes voies (stand, tracts, etc) et non pas par la violence.
Les deux avocats ont souligné l’importance du débat d’idées, et ont prôné le dialogue.

Les accusés avaient fait appel à un avocat de Lyon (on se remémore le rôle joué par le Consul turc de Lyon, dans l’organisation de la manifestation négationniste qui s’y était déroulée le 18 mars dernier). Selon ses dires, cet avocat aurait été nommé tout récemment sur cette affaire, suite aux appels de soutien aux victimes, postés sur les forums de sites arméniens. En guise de plaidoirie, il a repris à son compte le débat actuel : « Ce n’est pas au tribunal de faire l’Histoire ».

L’un des jeunes accusés a été interpellé par les avocats de la défense à propos du tract qui avait déclenché sa fureur : »Qu’est-ce qui vous choque dans ce tract du Collectif VAN ? Savez-vous qui est Talaat Pacha ? « . Le jeune français d’origine turque s’est emporté : « C’est un grand homme de la Turquie. En tous cas, ce n’est pas Hitler »**.

Le Président de la Cour ayant demandé à Me Tcholakian de s’en tenir aux faits, la trentaine de personnes issue de la communauté turque, et qui avait réussi à prendre place dans la salle d’audience, a applaudi bruyamment. Le Président, visiblement énervé, a déclenché l’expulsion de ces « supporters » négationnistes.
Il a été souligné que l’on se trouvait dans une Cour de la République et non pas à la Tribune du Paris St Germain.

Au final, une constatation amère : les prévenus n’ont exprimé aucun repentir, ce qui a fait dire à Me Tcholakian que les deux années de procédure n’avaient servi à rien.

Le Procureur a requis 4 à 6 mois avec sursis. Les plaignants ont demandé l’apaisement mais ont insisté sur la nécessaire condamnation des coupables.

Le jugement a été mis en délibéré au 15 décembre.

Le vote, au Sénat, de la loi pénalisant la négation du génocide arménien, s’impose pour stopper la montée d’un nationalisme turc virulent en France et protéger les citoyens.

Le négationnisme est un crime. Pour le punir il faut une loi.

* la partie civile compte sept personnes au total, – 5 personnes agressées physiquement et 2 personnes au titre du préjudice moral – auxquelles s’ajoute le CCAF Drôme Ardèche

**Talaat Pacha, Ministre de l’Intérieur du Gouvernement Jeune-Turc de 1915 : l’un des principaux responsables du génocide arménien et de l’extermination de 1,5 millions Arméniens sur les 2,2 millions que comptait l’Empire ottoman.

Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]

Boîte vocale : 08 70 72 33 46 – contact@collectifvan.org –

www.collectifvan.org

Collectif VAN – BP 20083 – 92133 Issy-les-Moulineaux Cedex – France

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=5493

http://www.collectifvan.org/article_photo.php?r=6&id=80

raffi
Author: raffi

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