Les Chypriotes votent, dimanche 17 février, pour le premier tour de l’élection présidentielle de cette île méditerranéenne. Pour ce scrutin présenté comme le plus disputé de l’histoire de l’ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1960, 516 000 Chypriotes, dont 390 Chypriotes turcs votant pour la première pour des élections présidentielles, sont enregistrés. C’est aussi la première fois qu’environ 400 Chypriotes-turcs vivant dans le sud votent pour une présidentielle. Les 1 159 bureaux de vote sont ouverts jusqu’à 17 heures (16 heures à Paris) et les résultats sont attendus vers 20 h 30.
Trois candidats (sur neuf) sont au coude à coude, crédités d’environ 30 % chacun dans cette première présidentielle depuis l’entrée de ce pays dans l’Union européenne en 2004. Le président sortant Tassos Papadopoulos (centre-droit), 74 ans qui se présente comme le héraut intransigeant de la cause chypriote-grecque, dispose cepependant d’un léger avantage.
SECOND TOUR LE 24 FÉVRIER
Autre candidat, Demetris Christofias. Premier dirigeant dans l’histoire du parti communiste chypriote à être candidat à la présidence, il est considéré comme un « homme du peuple » qui s’affirme capable de « rapprocher » les communautés grecque et turque de l’île. Face à lui, Ioannis Kasoulides, député européen de 59 ans. Cet ancien ministre des affaires étrangères se présente comme le candidat de la jeunesse et du mouvement qui offrira à son peuple « un nouveau départ », y compris dans le traitement de l’épineuse question de la division de l’île.
Les deux candidats en tête doivent disputer le second tour le 24 février. Chypre est divisée depuis 1974 entre la République de Chypre, entrée dans l’Union européenne en 2004 et contrôlant la partie sud du territoire, et la République turque de Chypre Nord (RTCN) dans le nord occupé par la Turquie qui est la seule à reconnaître cette entité.
Dans un pays où la croissance a atteint 4,4 % en 2007 et qui est en situation de plein-emploi, la question de la division s’est imposée comme le thème central, alors que le dialogue intercommunautaire est dans l’impasse. En 2004, les Chypriotes-grecs ont massivement rejeté un référendum portant sur un plan de réunification soumis par l’ONU, accepté par les Chypriotes-turcs.
