L’interview du Président Sarkissian au quotidien turc Radical constitue le principal sujet d’actualité. Le chef de l’Etat estime que la visite de son homologue turc à Erevan augmentera les liens diplomatiques entre les deux pays et ouvrira de nouvelles opportunités. « Je n’aurai pas lancé d’invitation à mon homologue turc si je n’avais pas cru à la signification de sa visite. Nous avons été des voisins pendant des siècles et avons survécu à beaucoup de difficultés. L’Arménie est en faveur du développement de nos relations et s’attend à la même volonté du côté turc ». Interrogé sur la création d’une commission mixte arméno-turque pour étudier les événements de 1915, Serge Sarkissian a estimé que l’établissement au préalable de relations diplomatiques est la meilleure solution. Suite à cela, beaucoup de sous-comités et de groupes pourront être formés sous le parapluie d’une commission créée par les deux gouvernements. Le président a aussi souligné que l’Arménie ne considère pas la reconnaissance par Ankara du génocide arménien comme une condition préalable pour l’établissement de liens diplomatiques. « Tout Arménien de n’importe quelle partie du monde affirme toujours qu’un génocide a eu lieu, mais nous n’en faisons pas une condition préalable pour l’amélioration de nos relations », a-t-il ajouté. Interrogé sur les négociations secrètes entre des diplomates arméniens et turcs, Serge Sarkissian a déclaré qu’il ne les aurait pas encouragées s’il n’avait pas cru qu’elles étaient utiles. Il ajoute en outre que les présidents arménien et turc ont atteint une étape où des décisions importantes pour le développement des relations bilatérales doivent être prises. Ces décisions ne seront pas faciles mais il espère que le peuple tant arménien que turc les encouragera. Le chef de l’Etat arménien déclare aussi qu’il avait bon espoir de trouver une solution pour le conflit du HK et ajoute que la rencontre qu’il avait eue avec son homologue azerbaïdjanais à Saint-Pétersbourg le 6 juin avait été très positive et qu’ils avaient tous les deux donné des directives à leurs ministres des AE pour travailler sur les principes de Madrid. Interrogé sur les « prétentions territoriales » de l’Arménie vis-à-vis de la Turquie, le chef de l’Etat arménien relève qu’il ne se rappelle pas qu’un officiel arménien ait évoqué de telles prétentions.
L’ensemble des quotidiens note aussi, citant le quotidien turc Zaman, que même s’il n’y a pas de confirmation officielle de la visite du président turc pour le match de football entre les équipes nationales du 6 septembre, l’équipe des gardes du corps préparerait une possible visite à Erevan. Selon le quotidien Zaman, la Direction de la Sécurité présidentielle se serait lancée dans la préparation d’une visite d’Abdullah Gül en Arménie dans le cas où le président accepterait l’invitation de son homologue arménien. Les plans comprennent l’expédition en Arménie d’une équipe de 15 personnes pendant le week-end comme unité d’éclairage. Zaman précise toutefois que les fonctionnaires du Ministère turc des Affaires étrangères ont démenti tout envoi d’une équipe de sécurité. Le MAE arménien n’a ni confirmé ni démenti cette information. Selon Zaman, d’importantes mesures de sécurité seront prises au stade Hrazdan d’Erevan où le match aura lieu. La police arménienne sera responsable de la garantie des routes que le président turc utilisera pendant son éventuel séjour dans la capitale arménienne.
Ambassade de France en Arménie
Service de presse
