Le Premier ministre Nikol Pashinian et 13 membres de son cabinet ont prêté serment mercredi lors d’une cérémonie conduite par le Président Armen Sarkissian.
Pashinian, les vice-premiers ministres Tigran Avinian et Mher Grigorian et 11 ministres ont prêté serment au palais présidentiel d’Erevan environ deux mois après la victoire du bloc Mon Pas au pouvoir lors des élections législatives anticipées en Arménie.
Un seul membre du gouvernement, le ministre du Travail et des Affaires sociales, Zaruhi Batoyan, n’occupait pas de poste ministériel dans le gouvernement précédent qui comptait trois vice-premiers ministres et 17 ministres.
Le ministre de la Défense Davit Tonoyan, le ministre des Finances Atom Janjughazian et le ministre des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanian sont des technocrates non affiliés à aucun parti ou bloc. Parmi les membres du cabinet qui ont conservé leur emploi figurent également des personnalités de premier plan comme le ministre de l’Éducation Arayik Harutiunian et le ministre des Territoires Suren Papikian.
On s’attend généralement à ce que le Pashinian supprime les postes de ministre de l’agriculture, de l’énergie, de la culture, de la diaspora, des sports et de la jeunesse dans le cadre de ses plans de réduction des effectifs du gouvernement. Leurs titulaires actuels – et vraisemblablement sortants – n’ont pas été reconduits dans leurs fonctions.
Toutefois, la structure précise du nouveau gouvernement reste inconnue. Pashinian n’a toujours pas soumis de projet de loi pertinent au Parlement arménien.
S’exprimant à l’issue de la cérémonie, M. Pashinian a clairement indiqué que la police arménienne, les services de sécurité nationale (SSN) ainsi les services fiscaux et douaniers resteront directement responsables devant le Premier ministre, plutôt que devant son cabinet ou le Parlement.
« Les organes de l’Etat doivent certainement être sous contrôle parlementaire, mais cela ne signifie pas qu’ils doivent tous être transformés en ministères », a-t-il déclaré aux journalistes. Il a affirmé que la police et la SSN pourraient devenir « partisanes » si elles étaient transformées en ministères.
Ces agences étaient directement contrôlées par les présidents arméniens sous l’ancien régime présidentiel. L’ancien président Serzh Sarkisian s’est assuré qu’ils seraient subordonnés au premier ministre lorsqu’il a promulgué des modifications constitutionnelles controversées qui ont fait de l’Arménie une république parlementaire.
Sarkisian avait prévu de rester au pouvoir en tant que Premier ministre après avoir accompli son deuxième mandat présidentiel en avril 2018. Pashinian, Edmon Marukian et d’autres dirigeants de la défunte alliance Yelk l’avaient alors accusé d’introduire un système de gouvernement doté d’un « super-premier ministre » dans le but de maintenir un contrôle étroit sur le pouvoir.
Marukian, qui dirige maintenant le parti d’opposition Lumineuse Arménie a de nouveau exigé en janvier que la police, la SSN et le Comité des recettes de l’Etat (SRC) soient transformés en ministères. « Ils doivent être placés sous le contrôle du Parlement, a-t-il dit.
M. Pashinian a insisté sur le fait qu’il s’est engagé à réduire à terme les pouvoirs exécutifs considérables dont il a hérités des anciens dirigeants du pays. « Les gens veulent que cela se fasse du jour au lendemain, a-t-il dit. « Cela peut se faire du jour au lendemain, car cela pourrait paralyser tout le gouvernement et créer l’anarchie dans le pays. »
