06 mars 2007 – 09:35
Le procès de Dogu Perinçek s’est ouvert ce matin devant le Tribunal de police de Lausanne. Le président du Parti des travailleurs turcs est accusé de discrimination raciale pour avoir nié le génocide arménien de 1915.
L’éventuelle condamnation de Dogu Perinçek, 65 ans, serait une première judiciaire. En 2001, la justice bernoise a acquitté douze Turcs qui comparaissaient pour négation du génocide arménien. Des instances politiques comme le Conseil national ou le Grand Conseil vaudois ont reconnu depuis lors le génocide.
Quelque 150 militants sont venus apporter leur soutien au président du Parti des travailleurs turcs Dogu Perinçek. Ils ont manifesté silencieusement sur la place de la Riponne à Lausanne, munis de drapeaux turcs et d’écharpes rouges.
Outre les sympathisants locaux, d’autres sont venus en avion et en car depuis la Turquie et l’Allemagne. La manifestation devrait durer toute la matinée.
Dogu Perinçek s’est montré confiant sur l’issue du procès. « Je ne m’attends pas être condamné », a-t-il déclaré lundi devant la presse. Il estime que l’opinion évolue dans le bon sens et reconnaît désormais ses thèses: il y a eu des massacres mais pas de génocide.
Dogu Perinçek a amené avec lui de volumineuses archives russes qui prouveraient ses dires. Selon lui, le génocide est l’invention des services secrets des grandes puissances durant la Première guerre mondiale. Il est aujourd’hui l’instrument de propagande des Etats-Unis contre la Turquie. Dogu Perinçek se définit comme anti-impérialiste, mais refuse d’être taxé de racisme.
ats