Procès d’un clan géorgien: la défense demande l’acquittement général

La défense de cinq Géorgiens jugés
pour un règlement de comptes au sein de la mafia des ex-pays de l’Union
soviétique, a réclamé un acquittement général, jeudi devant la cour d’assises
des Bouches-du-Rhône.
Après avoir échappé à une fusillade dans un appartement niçois le 14
février 2010, Vladimir Janashia, membre du clan dit de Koutaïssi, avait été
tué, le 18 mars suivant, criblé de balles dans une cité de Marseille. Il était
collecteur de fonds sur la Côte d’Azur au profit des « Vory v zakone », les
« Voleurs dans la loi », une expression désignant le niveau le plus élevé de la
hiérarchie criminelle de l’espace post-soviétique, se rapprochant de l’idée
des « parrains » dans la mafia italienne.
Dans le box, Kakhaber Shushanashvili, patron du clan rival dit de Tbilissi,
est soupçonné d’avoir commandité cette exécution depuis l’Espagne, et la
réclusion criminelle à perpétuité a été requise contre lui.
Son défenseur, Me Silvio Rossi-Arnaud a dénoncé une « vraie volonté de
retirer de la circulation Kakhaber Shushanashvili », voyant derrière cette
« volonté politique » la main des Etats-Unis.
Me Rossi-Arnaud a proposé aux jurés une autre piste, celle d’un règlement
de comptes commis au sein même du clan de Koutaïssi.
L’avocat a désigné comme probable auteur de ce règlement de comptes un
Ukrainien, lieutenant de Janashia.
Sa consoeur Me Muriel Piquet a évoqué « une fable » montée pour condamner
Shushanashvili: « Quand bien même il serait un +Vor v zakone+ parmi les plus
puissants, en France on ne condamne pas les gens pour ce qu’ils sont mais pour
ce qu’ils font », a-t-elle avancé.
L’acquittement a également été réclamé pour David Mazanashvili, un
céramiste géorgien installé en Grèce.
La perpétuité avait été requise contre cet accusé qui, aux yeux de
l’avocate générale, faisait partie du commando ayant tiré une soixantaine de
projectiles dans la porte d’un appartement de Nice où se trouvaient Janashia
et ses hommes. Ses avocats Me Pierre Ceccaldi et Olivier Kuhn-Massot ont fait
valoir des documents attestant la présence de Mazanashvili en Grèce au moment
des faits.
Accusés d’avoir aidé Kakhaber Shushanashvili dans la traque de Vladimir
Janashia en identifiant son logement, trois exilés géorgiens installés à Nice
sont jugés pour association de malfaiteurs. Sur les écoutes téléphoniques, ils
sont sollicités pour trouver la planque de Janashia, mais selon Me Eric
Bienfait, « il n’y a pas de certitude d’une participation à la traque de la
victime ».
Le verdict sera rendu vendredi.

Aix-en-Provence, 19 déc 2019 (AFP) –

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