Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a demandé vendredi aux dirigeants turcs d’intercéder auprès des pays occidentaux pour parvenir au vote par l’Onu d’une résolution « équilibrée » sur le conflit au Proche-Orient, selon des sources diplomatiques.
« Ils (les Iraniens) veulent que nous pesions de tout notre poids (…) pour que la résolution soit basée sur un équilibre », a déclaré à la presse un diplomate turc de haut rang après une rencontre à Istanbul entre M. Mottaki, son homologue turc Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Le diplomate faisait référence à un projet de résolution franco-américain sur le Liban qui devait être présenté vendredi soir au Conseil de sécurité de l’Onu.
« Ils souhaitent que nous prenions des initiatives, notamment auprès des pays occidentaux, pour que les décisions prises par l’Organisation de la conférence islamique (OCI) en Malaisie soient appliquées », a précisé cette source. « C’est pour faire entendre leur voix qu’ils viennent en Turquie, le pays lié à l’Occident le plus à même de les écouter ».
L’OCI a réclamé lors d’un sommet début août en Malaisie un cessez-le-feu « immédiat » au Liban et l’ouverture d’une enquête de l’ONU sur les « actes criminels » perpétrés, selon elle, par Israël.
Le diplomate a indiqué que la Turquie, pour sa part, « soutient le projet de résolution préparé par la France en dépit des changements importants opérés ».
La Turquie est l’un des seuls alliés d’Israël dans la région – même si elle a critiqué avec virulence les récents raids israéliens – et a déjà proposé de jouer un rôle de médiateur entre les protagonistes.
L’Iran, pays à majorité chiite, est le premier soutien du mouvement chiite libanais Hezbollah, basé au Liban et contre lequel l’armée israélienne a lancé une offensive il y a un mois à la suite d’une attaque du Hezbollah en territoire israélien.
Israël et les Occidentaux accusent l’Iran de financer et d’armer le parti chiite. Téhéran a toujours démenti, assurant ne lui apporter qu’un soutien moral et politique.
Arrivé dans l’après-midi à Istanbul, M. Mottaki a quitté la Turquie dans la soirée pour se rendre au Yémen, puis en Egypte.