Transformation numérique, cybersécurité et technologies financières modernes : ces domaines d’activités prennent chaque jour plus d’importance dans le monde entier, et l’Arménie ne fait pas exception. Ce n’est pas un hasard s’il a été décidé d’organiser autour de ces thèmes le sommet technologique SILICON MOUNTAINS 2022, qui s’est tenu vendredi 17 juin à Erevan.
Selon Armen Baldryan, président de l’UEICT, qui a organisé le sommet avec le soutien de la Banque centrale d’Arménie, il est fondamentalement faux de considérer les trois domaines susmentionnés séparément. Il est impossible de parler de transformation numérique en ignorant les problèmes de cybersécurité. Il est difficile d’imaginer des technologies financières modernes sans transformation numérique au moins de la sphère bancaire, voire du pays et de la société en général. En outre, on ne peut pas non plus oublier la sécurité des transactions qui se déroulent dans le monde numérique. C’est pourquoi il était si important de présenter ces trois sphères à la fois lors du sommet.
Les sommets des Silicon Mountains constituent un nouveau défi pour l’Arménie
S’adressant au site d’information arménien NEWS.am, M. Baldryan a déclaré que le troisième sommet SILICON MOUNTAINS était différent des deux premiers : si, auparavant, les participants présentaient les choses les plus intéressantes qui se passaient dans le monde, dans les pays développés, et dont nous étions, en règle générale, encore éloignés, ils parlent maintenant de nos réalités, des défis d’aujourd’hui et de ce que nous devrons faire dans un avenir proche.
Mais l’objectif principal du sommet reste bien sûr le même : promouvoir le développement technologique de l’Arménie. Cet objectif est reflété dans le titre du sommet.
« Les Silicon Mountains sont un défi pour l’Arménie, c’est là où nous aspirons, ce que nous regardons. Nos ambitions doivent être grandes, notre seuil est très élevé. Notre seuil est de rivaliser ou de coopérer avec la Silicon Valley ! » a déclaré Armen Baldryan.
Cette année, les orateurs invités du sommet étaient Andres Kütt (Estonie), expert en numérisation, et Ramsés Gallego (Espagne), expert en cybersécurité et en cyberrésilience. Et ce ne sont pas seulement des spécialistes de l’informatique, mais aussi des hommes d’affaires, des banquiers et bien d’autres personnes qui sont venus écouter leur expérience et leur poser des questions.
La société numérique 2.0
L’Estonie est l’un des pays les plus avancés dans le domaine de la transformation numérique. Aujourd’hui, en Estonie, de nombreux services qui, par le passé, nécessitaient des formalités bureaucratiques et un temps considérable, sont déjà disponibles en ligne : en quelques minutes, vous pouvez ouvrir une grande entreprise, déclarer des impôts, et même participer à des élections ! Le mariage, le divorce et les transferts de biens immobiliers ne sont pas autorisés – ces processus doivent encore être suivis en personne.
Ainsi, la transformation numérique facilite grandement la vie des citoyens estoniens. En Arménie, les technologies numériques ne sont pas encore aussi répandues, et peu de services sont aujourd’hui disponibles en ligne. Mais Andres Kütt estime que notre pays dispose de bons ingénieurs et d’une base stable afin d’avancer avec confiance.
Cependant, il nous manque encore quelque chose d’important : non, pas des capacités technologiques spécifiques ou même une volonté politique, mais… la capacité à coopérer, à coopérer au-delà des différences. Et cette compétence, selon lui, est très importante, car la transformation numérique est un jeu collectif, et vous ne pouvez pas y jouer seul.
Les attaquants ne s’arrêteront pas, nous non plus
La transformation numérique pose tôt ou tard la question de la sécurité numérique et de l’intégrité des données numériques pour éviter que les hackers ne mettent le bazar. C’est là que les spécialistes de la cybersécurité entrent en jeu. Lors du sommet SILICON MOUNTAINS, l’orateur invité d’Espagne, Ramsés Gallego, en a parlé.
La cybersécurité, comme l’a expliqué Ramsés Gallego au site d’information arménien NEWS.am, consiste à protéger la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des données. C’est la capacité d’identifier correctement les menaces et de s’en défendre avec compétence. La notion de cyber-résilience, c’est-à-dire la capacité à faire face aux menaces, à les prévoir et à s’y préparer, est également très pertinente aujourd’hui.
Le chariot financier dans un monde numérique
Aujourd’hui, le secteur bancaire est l’un des plus « numérisés » d’Arménie. Bien que la plupart des services publics soient encore disponibles hors ligne, de nombreux services de la sphère financière peuvent déjà être reçus en ligne, sans quitter son ordinateur ou sans lâcher son smartphone, et de plus en plus de personnes utilisent ces services aujourd’hui. Cependant, si vous cessez de vous développer et de croître, vous risquez de perdre beaucoup, du moins un nombre important de clients, qui seront volés par des concurrents internationaux.
Komitas Stepanyan, directeur adjoint du département de développement des services aux entreprises à la Banque centrale d’Arménie, a déclaré au site d’information arménien NEWS.am que si vous ne poursuivez pas la transformation numérique du système financier, vous pourriez vous réveiller un jour et vous rendre compte que les citoyens du pays ont été « absorbés » par les géants internationaux.
« Par exemple, Google, Apple, Facebook, puis peut-être d’autres géants du numérique fourniront des services, et nos citoyens ne feront que les rejoindre. Nous allons perdre nos citoyens qui vivent et travaillent dans notre pays et créent de la valeur pour notre pays. La transformation numérique est donc une exigence inévitable et obligatoire pour le système financier. En outre, commencer la transformation numérique spécifiquement par le secteur financier est, je pense, la bonne décision, et la Banque centrale fait de son mieux pour faire avancer le chariot et faire un pas en avant « , a déclaré Stepanyan.
La question de savoir comment approfondir la transformation numérique dans le secteur bancaire arménien et où trouver les ressources et les financements pour cela est une autre question. La Banque centrale d’Arménie peut difficilement y arriver seule, mais M. Stepanyan a déclaré que de nombreuses organisations internationales sont intéressées par une assistance et un soutien financier, et que beaucoup de leurs collègues, y compris les invités étrangers du sommet, sont désireux de partager leur expérience et leurs connaissances.
Le vice-président de la Banque centrale, Nerses Yeritsyan, a noté au cours du sommet SILICON MOUNTAIN que les données ouvertes et de haute qualité sont un atout essentiel pour la richesse nationale. Il considère même ces données comme une ressource beaucoup plus précieuse que celles qui proviennent de la nature.
Les prochains sommets
Le prochain sommet SILICON MOUNTAINS devrait avoir lieu à la fin de l’année. Selon Armen Baldryan, il a également été décidé d’organiser deux forums dans les régions arméniennes au cours de l’année, afin d’attirer les spécialistes de ces régions vers les problèmes urgents de la sphère des technologies de l’information.
Avec news.am
